Paris est à nous
3.8
Paris est à nous

Film VOD (vidéo à la demande) de Elisabeth Vogler (2019)

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Un désir de cinéma, c'est ce qui anime manifestement la petite équipe qui est à l'origine de ce film. Une volonté de liberté, malgré les inspirations évidentes. Une ville dans un contexte lourd, celui de Paris après les attentats de Charlie Hebdo puis du Bataclan. Peu de moyens, mais un résultat plutôt satisfaisant au vu des conditions de réalisation, notamment sur le plan esthétique, avec plusieurs plans vraiment superbes.


Là où, pour moi, le bât blesse, c'est au niveau de l'écriture. Je viens de voir que le film s'est construit au fur et à mesure, et on sent bien que le film manque de structuration et d'épaisseur, les auteurs se sont un peu perdus dans la liberté qu'ils s'étaient accordés, malgré le manque du moyen, ou à cause peut-être de cette contrainte. En tout cas, dès le départ, je n'ai pas adhéré au film, dès la première rencontre et la naissance d'un amour qui me semble d'entrée de jeu improbable. La fille est très bien, elle a un air d'Emma Watson, tandis que le garçon est un con, qui reproche à la fille son manque d'ambition et qui ne comprend pas pourquoi elle ne veut pas le suivre à Barcelone. Pour ma part, je ne crois pas un instant à ce couple, je trouve qu'il y a quelque chose qui cloche. Ennuyeux.


C'est l'histoire de la fin d'un amour, qui se surperpose à un contexte très lourd, celui des attentats de 2015. On comprends que désormais, la vie tenant à un fil qui peut se briser à tout moment, dans la rue, on n'a plus de certitude, plus rien sur quoi s'appuyer, on est fragile, et c'est dans ce moment de faiblesse que la fille se trouve quand elle commence à douter de sa relation. Les flics sont partout dans Paris, la fille devient folle, elle entend des balles, elle a peur, et il ne peut plus y avoir de lâcher-prise, il ne peut plus, pour elle, y avoir de réel amour. Tout cela est assez juste.


Ce qui est dommage, ce sont les procédés narratifs, de nombreux flash-back, de la voix-off à n'en plus finir, des plans qui donnent le tournis pour nous faire comprendre que la fille chute. Au cas où on n'aurait pas compris, on montre la fille se noyer dans la Seine, c'est lourd ! De belles images sont accompagnées de commentaires plus ou moins intéressants et pertinents, assez creux au début du film, même si ça va mieux par la suite. On s'inspire de Malick, c'est évident, mais de Lynch aussi, avec un pastiche de la scène du club Silencio dans Mulholland Drive, reprise assez malheureuse et qui n'apporte pas grand chose au film.


Bref, il ne suffit pas de belles images ou de références pour faire un beau film, l'excès de voix-off à tendance à m'agacer. Si l'on veut dire des choses avec des mots, la littérature fait mieux le job. Je n'aime pas le cinéma bavard, je pense qu'un bon film doit pouvoir exprimer des choses sans avoir besoin de les souligner systématiquement par des mots. Bon, je suis sévère, il y a quand même quelques jolis moments, de jolis mots sur l'amour, une actrice remarquable, mais cela ne suffit pas pour en faire un grand film. En tout cas, même si le film est court, je me suis ennuyé, d'ailleurs, les dix dernières minutes sont interminables.

socrate
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le 25 févr. 2019

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socrate

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