Reconquérir une ville de cinéma, l’investir en collant au plus près de ses habitants, en faisant se côtoyer prises de vue documentaires et fiction poétique : Paris est à nous vise haut, mais trébuche sur un obstacle de poids. En partie improvisé et (re)monté au jour le jour, le film devient interminable alors qu’il atteint à peine l’heure et demi. Selon qu’on tombe sous le charme ou pas de l’actrice principale Noemie Schmidt, on pourra pardonner (un peu) la bêtise assez hallucinante des dialogues, dissertations et autre spoken words qui servent de trame à cette succession d’images chatoyantes et azuréennes. On saisit bien le besoin de singer Terrence Malick (celui de À la merveille, malheureusement pas celui de La ligne rouge), et le David Lynch de Mulholland Drive, d’injecter de la poésie dans le quotidien, de saisir quelque chose de notre époque désenchantée. Mais les métaphores à base de Sims et de « et si on vivait en fait dans un rêve ? » passeraient pour débiles même si elles étaient chantées par Mathieu Chedid.