Documentaire étonnant à plus d'un titre, Paris secret est un documentaire sur, disons, la face cachée (voire sombre) de la capitale, qui vont d'un combat de catch à une tentative de drague aux Champs-Élysées, en passant par une visite des Catacombes, une rencontre avec des prostituées, des jeunes femmes qui se font photographier (moyennant argent) pour des touristes, voire la cliente d'un salon de tatouage qui se fait dessiner la tour Eiffel sur une fesse avant de le faire exposer sous verre ou alors une chasse à la courre dont les proies sont des jeunes femmes sous le regard lubrique de pervers.
Ce sont quelques-uns de ces 25 portraits souvent étonnants, déstabilisants parfois, mais qui sont sans doute le reflet d'une ville que le grand public ne connaissait pas. Le film appartient au genre mondo, à savoir montrer un pseudo-documentaire avec des images souvent crues ; je ne connaissais pas cette approche-là, et oui, il y a des images parfois violentes, comme une orgie ou la manière de dépecer un hérisson, mais c'est en même temps un témoignage fascinant sur une époque révolue (ou non ?), avec des plans parfois superbes, bien qu'on sent que c'est parfois joué. Même si quelques portraits, notamment le combat de catch, n'a pas l'air d'être du chiqué, quand on voit à la fin les deux lutteurs en sang.
Mais tout ça est désamorcé par la narration de Henri Garcin et Romain Bouteille qui commentent le tout de manière presque blasée, c'est à peine s'ils paraissent choqués par ce qu'ils voient. Une manière sans doute de relativiser la crudité des images, qui est un parfait pendant à plusieurs documentaires réalisés dans les années 1960 comme Le joli mai ou Chronique d'un été. Même si je ne recommanderais pas Paris secret à tout le monde.