Les hommes ne pleurent pas et ne parlent pas, ils se taisent et s’éloignent, loin de la civilisation et des semblables. Ils s’éloignent afin de ne plus revoir le reflet d’eux-mêmes, car les hommes détestent les miroirs. C’est l’histoire de celui qui a perdu la femme qu’il aime, alors il semble avoir tout perdu. C’est l’histoire d’un voyage dans les différentes contrées du Texas, mais c’est aussi le voyage d’une Amérique géante et désespérée, celle qui envahit l’humain et ne lui laisse plus aucune zone de sécurité, image si justement illustrée dans la scène du pont. Mais aussi, c’est un voyage intérieur, celui qui démontre la petitesse de soi et pousse à une réflexion profonde qui n’a de but que de prendre de la distance avec son propre ego. La caméra devient alors un personnage à part, qui dialogue et nous montre, grâce aux différents codes, une interprétation plus exacte du récit. Les couleurs se mélangent et nous poussent au voyage. Le spectateur se met dans la peau des personnages et parcourt sa propre enfance, sa jeunesse, ses premiers amours et premières déceptions. Alors, il comprend pourquoi cet éloignement, ce silence, il comprend pourquoi Paris, et pourquoi un autre, un « Paris, Texas. »