Voilà un film intrigant rien que par son affiche, que je trouve personnellement magnifique. Paris, Texas est d'ailleurs le reflet de cette affiche, tout dans l'émotion, la douceur, la couleur.
On n'a aucun mal à rentrer dans ce film. Les personnages sont vite attachants et intrigants, et l'objectif assez flou, ce qui fait que l'on tombe rapidement dans une impression de contemplation. Ce caractère est présent tout le long du film, par le jeu très doux des acteurs, la tendresse des baisers et des étreintes, ou encore la musique (ou plutôt l'ambiance sonore) aux sonorités texanes assez minimalistes.
Toutefois, je pense que certaines scènes, notamment vers la fin, pourraient en ennuyer certains. L'aspect contemplatif est poussé à son paroxysme et donne vie à des dialogues certes très touchants, mais aussi très longs.
Toute la scène de regrets à travers la vitre du peep-show dure tout de même 20 minutes. Mais c'est aussi une grande force du film, d'insister si tardivement sur la relation de ces deux personnages, dont on connait finalement si peu le passé.
Les acteurs parviennent à trouver de l'authenticité, et leurs personnages reflètent même une certaine vérité, d'où l'attachement qu'on leur attribue. L'expression et l'allure de certains acteurs (Nastassja Kinski dans son pull rose, évidemment, mais le long travelling de Harry Dean Stanton sur le pont est également notable) font de certains plans de véritables tableaux. Paris, Texas est un film à l'esthétique contemplative singulière, plein de simplicité, d'humilité et de sincérité.
Et pour ceux qui n'ont pas la référence du titre (cultivez-vous, bon sang !)