On peut d'abord être frappé par le remarquable travail formel effectué par Wenders et son équipe sur "Paris, Texas" (la lumière du désert et la saturation des couleurs, avec le rouge comme fil conducteur, capturées par Robby Müller, les plans d'une intelligence et d'une beauté remarquable de Wenders, la musique hallucinée de Ry Cooder...), et remarquer que le scénario romantico-moderne de Wenders et Shepard n'est pas dépourvu de simplisme branché. "Paris, Texas" sera donc le film de Wenders le plus accessible à date, mais notre scepticisme (snob ?) est vite emporté par l'incroyable émotion que Wenders et ses acteurs apportent à ce qui serait un film un peu "tendance" : il en est ainsi du long face-à-face final entre Stanton et Kinski, où l'artificialité du concept de ce "peep-show / confessionnal" utilisé par Wenders est rapidement balayée par l'intensité de ce qui se joue devant nos yeux. [Critique écrite en 1985]