Paris, Texas par Laurent Valentin
Palme d’or du festival de Cannes de 1984, quelques images de PARIS, TEXAS (le visage en sueur de Harry Dean Stanton et le pull rouge de Nastassja Kinski notamment) m’ont longtemps hanté sans que jamais, malheureusement, je ne puisse le voir. Il faut dire qu’en 1984, j’avais 12 ans ; j’étais plutôt attiré par Gremlins, Indiana Jones et le Temple Maudit, Karaté Kid, SOS Fantômes… sortis la même année. Mazette quelle année !!!
Mais revenons à nos moutons. La diffusion récente du film sur une chaîne Canal + m’a enfin permis de le découvrir. Et ce n’est d’ailleurs pas plus mal parce que du haut de mes 12 ans j’aurai sans doute : 1 – Pas compris grand-chose 2 – Pioncé.
PARIS, TEXAS, au-delà de sa thématique, raconte d’abord un drame humain. Le drame d’une famille désunie, voire littéralement explosée qui va tenter de recoller les morceaux tant bien que mal. Derrière cette histoire (dont je ne dévoilerai rien d’autre, à vous de la découvrir) c’est une certaine image de l’Amérique, que dresse Wim Wenders. Une Amérique qui ne sait plus vraiment qui elle est (Paris est avant tout la capitale de la France et pas un trou perdu au Texas), qui est coincée entre ses racines et les valeurs de ses fondateurs et une transformation forcée par le progrès et la libération des mœurs (plusieurs graffitis, rappelant des panneaux publicitaires (le métier de Walt) représentent tantôt la statue de la liberté, tantôt un Indien, comme si ces symboles de l’Amérique n’étaient plus que des images du passé). Les personnages sont alors les vecteurs de ces deux facettes du pays : Travis s’accroche à une vieille photo qu’il tient de ses parents (une image du passé, comme les graffitis) et refuse de prendre l’avion tandis que Walt travaille dans la publicité et vit dans la banlieue proche de Los Angeles où il voit chaque jour des dizaines d’avions décoller. A partir de ce constat, les deux faces de cette même pièce vont devoir s’entendre et se trouver au travers de ce qui représente, forcément, leur avenir : un enfant.
Sur la forme, il faut avouer que Wenders prend son temps et que le rythme du film est extrêmement lent et pourra donc en rebuter certains. Sinon, laissez vous porter par le thème magnifique de Ry Cooder et rendez-vous à Paris, Texas.
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