Le film s’inspire du mythe d’Orphée qu’il transpose à notre époque. Orphée est un chanteur de rock (Francis Huster) adulé. Lorsque sa compagne Eurydice, sculptrice (Keïko Ito) meurt subitement, il tente de la rejoindre dans l'au-delà. Un mystérieux personnage va lui proposer de la retrouver. Pour cela, il devra se rendre aux enfers dont l'entrée se situe dans un parking souterrain. Après avoir franchi le mur de béton (qui remplace le miroir de Cocteau), Orphée est mis en présence d’Hadès (Jean Marais) et de Perséphone (Marie-France Pisier) qui gèrent le destin des humains sur informatique.
Parking est un projet qui faillit ne jamais se faire. Jacques Demy y travailla longtemps avant de pouvoir le réaliser, le problème de son financement ayant failli faire capoter le projet, à tel point qu’il avait annoncé à l’époque, préférer renoncer au cinéma. Malgré le succès de ses films musicaux (Les parapluies de Cherbourg, 1964, Les demoiselles de Rochefort, 1967), obtenir un financement pour un nouveau film musical en France était une gageure que Demy, malgré sa notoriété et l’échec relatif de son dernier film Une chambre en ville (1982), se vit refuser l’avance sur recettes. Il ne dut de pouvoir réaliser son film qu’en se laissant imposer, pour jouer le rôle d’Eurydice, une actrice japonaise, ce qui lui permit de prévendre le film au Japon. Il rencontra aussi beaucoup de difficultés avec ses acteurs : au départ, il avait envisagé de donner le rôle d’Orphée à David Bowie, mais celui-ci déclina son offre ; il se tourna ensuite vers… Johnny Hallyday, qui, au vu du scénario, refusa. Après avoir pensé abandonner le projet, Demy le reprit, poussé par son producteur qui lui suggéra de proposer le rôle titre à Francis Huster. Huster, bien qu’il ne soit pas chanteur, accepta d’interpréter lui-même les chansons, ce qui n’était pas du goût de Jacques Demy car, pour lui, la musique jouait un rôle primordial dans ce film et il détestait la voix de Francis Huster (et il faut bien reconnaître qu'il n'avait pas tort !)
La musique du film, comme celle des Parapluies et des Demoiselles de Rochefort était de Michel Legrand .
Le film est truffé de références et d'hommages à des musiciens disparus, comme John Lennon (Eurydice est interprétée par une actrice japonaise, en hommage à Yoko Ono), Jim Morrison (pour la musique), Jean Cocteau, bien sûr (pour le mythe d’Orphée et l’homosexualité des personnages : Orphée est à la fois amoureux d’Eurydice mais aussi de son ingénieur du son, Calaïs (Laurent Mallet).
Les conditions de réalisation firent prendre beaucoup de retard au film qui ne fut pas terminé à temps pour être présenté au festival de Cannes 1985, comme l'aurait voulu son producteur. Parking fut un échec commercial, le public ayant notamment du mal à accepter Francis Huster dans un rôle de chanteur pop remplissant des salles enthousiastes. En 2010, Francis Huster déclaré en 2010, à propos de son interprétation des chansons : « Ça, c'est une casserole. (...) C'est un métier d'être chanteur et ce n'est pas le mien » et le film n’est, à ce jour, jamais sorti en DVD.
Certes ce film est loin d'être un chef d'oeuvre, mais c'est un film de Demy et cela se voit dès les premières images. Même si les situations sont peu crédibles (mais le sont-elles dans Peau d'âne, les Parapluies de Cherbourg ou Les demoiselles de Rochefort), le film n'est pas ce navet que prétendent les pisse-froid et mériterait de ressortir.