Almodovar ose réécrire le mythe de la belle au bois dormant en nous faisant nous questionner sur nos codes moraux. Le film est d'une richesse incroyable, l'histoire étant jonchée de pépites, comme ces plans magnifiant l'étrange beauté de Rosaria Flores ou Caetano Veloso qui nous pousse une chansonnette (jamais sans doute on avait aussi bien chanté "Cucurrucucú Paloma" !) ou encore cet amant qui rétrécit, hommage farfelu, décalé et érotique à Jack Arnold. Quelques piques sur les médias, les psy, le prêt à penser… Mais surtout cette histoire forte, qu'Almadovar nous dépeint avec tact et en s'abstenant de juger (il y en a tellement qui juge les autres sans tout savoir). On est passé tout près du chef d'œuvre, mais le début avec les gesticulations de Pina Bausch qui loin de m'émouvoir a eu tendance à m'agacer.