Parole d'homme, mes amis, ce film - Parole d'homme - a tout pour plaire sur le papier !
Roger Moore, entre deux James Bond, doublé par son ordinaire Claude Bertrand en version française, et Lee Marvin, cow-boy devant l'Éternel. C'est un peu Cow-boys VS Envahisseurs mais avec un véritable espion et un vrai shérif.
Ian Holm en fidèle servant efficace, comique et discret, quoique pas encore l' Ash, le Père Cornélius ou le Bilbon qu'on connaît, et Barbara Parkins, belle actrice de La Vallée des poupées en non moins belle vengeresse, fusil au poing.
Peter Hunt (Au Service Secret de Sa Majesté) à la réalisation, flanqué de John Glen (Rien que pour vos yeux) et assisté de Maurice Binder pour le générique. Parole d'homme, avec Roger Moore et Bernard Horsfall, un vrai casting bondien !
Maurice Jarre à la musique, un rêve, quoi !
Mais, parole d'homme, compagnons, un film plus mitigé sur le visionnage, hélas ...
Le duo Moore-Marvin fait des étincelles, quoique le feu prenne assez lentement et démarre avec une bonne bagarre où le free fight se conjugue à la boxe anglaise. Roger Moore, qui cherche à se démarquer de son rôle de 007, joue les naïfs parfois assez énervants dans un premier temps avant de redevenir celui que l'on aime tant. Cela dit, Sébastien, son personnage, restera éternellement la dupe de celui de Marvin. Lee Marvin tire quant à lui la plus brillante épingle du jeu, s'offrant le plaisir d'un rôle de vieux grippe-sou alcoolique, grand escogriffe hypocrite et menteur qui s'avère aussi excellent tireur. Un rôle qui épouse à la perfection le ton du fil oscillant entre badin et sombre. Un rôle qu'il joue à la perfection.
Ian Holm est admirable, plaisant, mais effroyablement muet et, initialement, méconnaissable. D'aucuns fâcheux en feront aussi un personnage "borderline", étant durant le film entier, comme Roger Moore en fin de métrage, maquillé en homme typé. Mais laissons ce genre de considérations aux grognons tenants de la dite Justice Sociale. Barbara Parkins est très crédible en femme forte, qui tient tête aux hommes et qui manie le fusil mais se perd aussi dans le rôle de la jeune femme vite éprise. Sorte de Melina Havelock de Rien que pour vos yeux avant l'heure, c'est pourtant elle qui tue un ennemi ... mais par colère et en temps importun.
Peter Hunt signe, quant à lui, un nouveau beau film mais avec ses manies coutumières: la longueur démesurée, le sentiment parfois d'incomplétude (que devient la promesse de Marvin au marchand de début de film ? Moore qui ne saura pas le fin mot de l'histoire entourant sa rencontre avec Marvin, une fin abrupte avec un narrateur sorti de nulle part et qui établie un pacte d'historicité des faits relatés à contretemps tandis que défile déjà le générique sur la dernière image du film). Le générique de Binder n'est pas son meilleur, parce qu'on le comparera trop rapidement à ceux qu'il a produit pour la saga EON. La partition de Jarre est elle aussi trop discrète. Les deux Maurice ont prit ici, quoique toujours excellents, un rythme de croisière pépère ...
Parole d'homme, pourtant, ce film - Parole d'homme- est un film agréable, de temps en tant surprenant et offre à voir une histoire qui parasite l'Histoire, une nuance dans l'évidence cinématographique, opposant le grossier et vil Fleischer à ses officiers, certes ennemis mais par plus corrects ou l'élégant et moral Sebastian Oldsmith aux officiers britanniques, plus machiavéliques, particulièrement retors.
Un beau film qui donne cependant un sentiment d'inachevé aux encoignures.
Parole d'homme, de femme, et de ce que vous voulez, c'est du moins un film qu'il faut visionner !