Dans Parole de kamikaze, Hayashi Fujio raconte comment il a été un des premiers à se porter volontaire pour devenir un pilote d'avion sans moteur destiné à se faire exploser sur les cuirassés ennemis : un kamikaze.
Le film se compose uniquement des paroles de Hayashi. Les différents décors où le japonais livre son histoire sont vides, à l'exception d'un bureau, d'un banc ou parfois d'une théière. Pas d'images d'archives, pas de voix off, pas de chiffres ou de dates, on ne peut que s'accrocher aux paroles.
Chacun doit se faire sa propre représentation de ce qu'a vécu cet homme qui voulait défendre son pays en se sacrifiant mais qui n'en a jamais eu l'occasion. A la place, c'est lui qui envoya d'autres jeunes hommes trouver la mort dans les Ohkas. On sent la culpabilité et les remords que ressent ce vieil homme malgré sa pudeur toute japonaise qui ne lui fait souvent dire les choses qu'à demi mot.
Cependant, à vouloir être trop épuré, le film peut être difficile à suivre. Se contenter d'écouter quelqu'un parler pendant 1h15, avec des cuts très épars, où les longs silences font partie de l'histoire, n'est plus quelque chose dont j'ai l'habitude. Mais au final, c'est là la force du film, car ce qu'il reste en sortant de la salle, ce sont les mots.