Le manque de légèreté tuant un film très prometteur

C'est cool de parler de sujet fort, c'est cool vouloir marquer les gens sur des sujets de société, la guerre ou autre, mais il y a une différence entre faire faire ressentir les choses et les exprimer, et c'est ce qui différencie un bon d'un mauvais film. Tu peux parler de l'Afrique et les problèmes sanitaires continuels que l'on peut trouver dans les différentes régions de ce continent, mais si tu ne fais pas ressentir les choses et que tu ne fais juste que de raconter la situation sans réellement réveiller quelque chose chez le spectateur, tu n'arriveras pas à marquer le plus grand monde, et Parvanah n'arrive pas à marquer.

Graphiquement Parvanah avait tous les atouts pour y arriver. Un style graphique unique, je suis pas forcément fan mais cela reste intéressant et on s'y habitue, on a plusieurs procédés de réalisation qui sont réussit et qui arrivent à apporter quelque chose en plus (pas grand chose mais c'est mieux que rien), les musiques sont en raccord avec l'univers et nous aide à l'immersion dans l'univers de l'Afghanistan, et le mixage son est très bon et arrive à être percutant sans être en disharmonie. On échappe pas à quelques point noir comme le design des visages qui quelque fois fait tâche et n'est pas forcément crédible, ou certaines animation durant l'histoire de Parvanah qui font assez grossier, je pense notamment la scène de la traite de la grand mère et de la traite de la chèvre qui relève du osef de l'infinit où l'on brise presque la crédibilité du récit (on y reviendra plus tard). Franchement niveau réal, le film a le potentiel pour faire quelque chose de grandiose.

Niveau écriture c'est pas réussit, on y croit pas une seul seconde à ce qui se passe, et on devient presque indifférent à ce qui se passe. Oui c'est pas bien mais quand tu n'instaures pas de situations initiales et que tu commences déjà à plomber l'ambiance d'entré de jeu sans poser une situation de calme et de sérénité avant la tempête, on ne voit que la tempête et quand on est à l'oeil du cyclone on n'est pas étonné, c'était déjà la merde avant. Surtout que d'un point de vue subjectif, la situation ne s’aggrave pas tant que ça. On a à peine le temps de s'attacher au père de Parvanah qu'en 2 minutes il se fait enlever, en à peine 30 secondes on a les premières persécutions sur les femmes, ... et à part peu être lors de l'arrivé du cousin, on reste à peu près au même niveau de difficulté. Le tout est trop banalisé et on a plus aucune notion de qu'est ce qui est grave ou non, et on arrive pas à réellement se prendre d'affection à la situation qui nous est présenté. Ce n'est pas désagréable, à aucun moment j'ai passer un mauvais moment, mais je me suis fait chier comme c'est pas permis. Pourquoi Ma Vie de Courgette ça marche ? Parce que même si la scène était courte et anodine, on avait un moment où Courgette s'amuse avec les canettes de sa mère et où il est heureux avec son serf volant. Là non, et on est directement projeté dans un quotidien de merde. Un quotidien merdique, serte, mais un quotidien, ce qui fait qu'on a l'impression que c'est une situation "normal" pour Parvanah parce que c'est inscrit dans son quotidien. Les personnages sont assez creux et nous sont présenté un peu en coup de vent et on s'y attache pas du tout. A part le garde (le gros, pas le cinglé) qui vient vraiment apporter un moment de légèreté au film qui en a VRAIMENT besoin, on apprend en 5s qui est l'amie de Parvanah, qui est sa sœur, sa mère c'est mieux mais pas plus, ... Un gros problème à ce niveau là. Et puis un énorme problème aussi, tout est exagéré. Vraiment j'ai plus vu une simulation de mauvaise journée qu'un réel problème humain et de société. Certain moments sont ridiculement sombre et triste comme la lettre du garde (qui serte aurait pu marcher mais vient après une accumulation de scène tragique, et puis le début de la scène était prête à un moment de légèreté et d'évolution dans le récit, ça n'allait pas), et certain sont bâclé par la précipitation et la rapidité de la chose comme la discussion de la mère avec un garde, l'enlèvement du père, la réaction du cousin à l'arrivé de la maison, le personnage même du cousin, ... Tout est beaucoup trop rapide et on arrive pas à pleinement apprécier la chose sur le moment et si en plus tu rajoutes des scènes comme la scène de la chèvre où littéralement, on brise le registre pour carrément aller dans l'absurde et la démesure, on ne peut pas y croire. Au final, très décevant mais assez prévisible. Je m'attendais un peu à ce que ce soit ce genre de film lourdingue sur le sujet abordé et pas forcément subtile dans son récit, mais j'espérai peu être une surprise où je pourrai passer un bon moment comme j'ai pu en passer devant Passion Van Gogh. Parvanah n'est pas subtile dans son propos et dans son récit, et c'est bien dommage, il y avait de belle chose à en tirer. Le film aurait peu être mieux marcher avec plus de délicatesse.


9.25/20


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Youdidi
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le 2 avr. 2018

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Youdidi

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