Parvana est un film d'animation qui m’a laissé un sentiment partagé, à la fois bouleversant et dérangeant. Il raconte ni plus ni moins que l’histoire d'une jeune fille de 11 ans vivant sous le régime taliban à Kaboul.
Son père étant arrêté, elle est forcée de se déguiser en garçon pour subvenir aux besoins de sa famille. Rien qu'avec ce synopsis, on sait qu’on va plonger dans une histoire lourde, marquée par l'oppression et la guerre.
Le contraste avec le choix du cinéma d'animation n'en n'est que plus impactant!
Franchement, le visuel est magnifique. Le studio Cartoon Saloon, fait encore un boulot incroyable ici et j'écris ces lignes 7 ans après la sortie. Il n'a pas prit une ride.
L’animation est douce, fluide, avec des couleurs chaudes qui dénotent étrangement avec la dureté des événements.
Ce que j’ai particulièrement aimé, ce sont les moments où Parvana se réfugie dans ses histoires : des contes qu’elle raconte pour échapper à la réalité. Ces séquences sont artistiquement superbes, avec un style plus stylisé, presque onirique, qui offre un peu de répit dans un contexte assez sombre. C'est un jeu constant entre rêve et réalité, et visuellement, ça fait mouche.
Mais voilà, malgré la beauté du film, j’ai parfois trouvé l’ensemble un peu trop pesant. Le manque de légèreté pèse sur le rythme. Évidemment, vu le sujet, on ne s'attend pas à une comédie, mais il y a peu de moments qui permettent de souffler. Le film est très linéaire dans sa noirceur, ce qui peut fatiguer, surtout pour un public plus jeune. Pendant mes deux visionnages, je l'ai moi même constaté et je trouve que ça peut cruellement desservir le propos!
L’histoire de Parvana elle-même est touchante. C’est une figure de résilience, et malgré la violence du monde qui l’entoure, elle continue à avancer.
Le film montre bien la lutte des femmes en Afghanistan sous le régime taliban, et la manière dont elles résistent malgré tout. Le personnage de Parvana symbolise cette résistance féminine. Elle fait face à des injustices insoutenables, mais ne cède jamais, ce qui la rend profondément attachante.
Puis il y a aussi l’importance des liens familiaux dans l'équation. La relation entre Parvana et son père, malgré son absence, est très présente dans le film. C’est un lien qui guide ses choix et ses actions, et qui montre que dans un environnement aussi hostile, ce sont souvent les relations humaines qui aident à tenir bon.
Cela dit, comme je l’ai mentionné plus tôt, le rythme du film peut paraître un peu lent à certains moments. Certains passages auraient peut-être gagné à être plus dynamiques ou à offrir un peu de légèreté pour contrebalancer le ton général. Mais, en même temps, cette lenteur reflète aussi l’atmosphère d’oppression que vit Parvana et sa famille, donc c’est un choix qui a du sens, même s’il ne plaira pas à tout le monde.
Nous avons là un film d’animation visuellement magnifique, avec une héroïne touchante et un message fort sur la résistance et la condition des femmes. Mais c'est aussi un film qui ne laisse que peu de place à la légèreté, ce qui peut le rendre un peu difficile à digérer sur la durée. Si vous cherchez une histoire poignante et visuellement superbe, il vaut vraiment le détour, mais préparez vous à une expérience émotionnelle intense.