C'est bien mais je n'ai pas trop aimé. Comme à chaque fois que je regarde un documentaire, je me rappelle que j'ai un problème avec le genre même du documentaire (j'ai le même soucis avec l'autobiographie) : on ne sait jamais vraiment si c'est complètement véridique, tout ou en partie mis en scène, rejoué, si ces dialogues viennent vraiment naturellement aux protagonistes (la longue scène de dialogue finale ainsi me semble très artificielle et préparée), si c'est plus ou moins scénarisé ou si certaines situations sont crées par le metteur en scène, improvisées avec une part de réel et une part d'implication du metteur en scène etc. Bref un flou constant qui me dérange et m'empêche d'apprécier le genre. Je préfère la fiction inspirée de faits réels que des faits soi-disant réels contaminés par la fiction. J'accepte complètement d'être manipulé par le metteur en scène dans la fiction, je ne tolère pas le moindre écart avec la réalité dans le documentaire. Ce qui condamne le genre de mon point de vue : même quand les scènes ne sont pas crées par le metteur en scène les personnages sont conscients d'être filmés et se mettent en scène, même quand la caméra est posée et arrive à se faire oublier, c'est le montage choisi par le réalisateur qui impose sa vision, sa vérité. Voilà pourquoi j'en regarde rarement plus de 1 ou 2 par an de documentaires. Celui-ci est beau, particulièrement dans ses scènes dans la nature, plutôt intéressant mais m'a un peu ennuyé. Très soigné visuellement, très elliptique et superficiel sur le propos, ça ne nous apprend rien sur le quotidien des squatteurs si ce n'est la dimension artistique (création de slam et jeux littéraires entre eux)et le thème de la gémellité et est complètement secondaire et survolé (mieux vaut revoir le très bon film donne moi la main qui a des thématiques relativement proches en plus), l'un des jumeaux est d'ailleurs assez absent du film (pour cause d'un séjour en prison si j'ai bien suivi)et je trouve que l'un des autres squatteurs (le brun à la petite moustache qui fait l'éloge de tintin au pays des soviets) est bien plus développé que lui. Bref j'ai pris plus de plaisir et appris plus de chose en lisant deux jours avant une thèse sur les punks à chiens à Brest même si c'était beaucoup plus terre à terre et factuel.