Jean-Pierre Jeunet adapte une bd de Marc Caro.
Jean Bouise à la voix-off débite la vie, les amours et la fuite de Billy Brakko dans une frénésie visuelle déjantée qui s’élance de la course effrénée des voitures sur l’autoroute jusqu’à la mort du bonhomme sur les images de la retransmission d’un but brésilien. Plus loin encore tant elle est lancée à cent à l’heure, incapable de s’arrêter.
« Billy Brakko ne dort jamais »
Donald, Félix le Chat, Betty Boop, 2001 A Space Odyssey, Eraserhead.
Le montage est frénétique, surchargé, et condense deux ans d’une vie de fuite en quatre minutes intenses, la narration joue des décalages ou de l’accompagnement naïf de l’image et des mots, la forme approche l’emballement mécanique qui racontera les pulsions disjointes des habitants de l’immeuble de Delicatessen, et le récit explose, littéralement, coup de poing visuel.
Explorant la danse frénétique de la vie,
emporté par l’urgence de raconter l’absurde quotidien à courir des hommes d’aujourd’hui, Jean-Pierre Jeunet continue de faire ses gammes sur l’aspect général de son œuvre, cherche déjà à recentrer l’humain sur le bonheur d’être avec l’autre, à l’autre entièrement, plutôt que perdu, seul et abruti, dans les illusions d’un passé regretté et d’un avenir avide de promesses illusoires.