Cinquième et dernier volet des OSS 117 produits par André Hunebelle, qui revient ici à la (co)réalisation. Et ce n'est pas le meilleur, très loin de là...

On a le droit à un nouveau changement d'interprète, John Gavin reprenant le rôle titre. Chose amusante, c'est justifié dans le film par le fait que notre héros a fait de la chirurgie esthétique pour infiltrer une organisation criminelle. Artifice scénaristique qui était également envisagé initialement pour justifier le premier changement d'acteur dans la franchise 007, à la même époque !

John Gavin n'est pas le meilleur acteur du monde, mais physiquement il tient la route. Il n'est pas si étonnant qu'il sera embauché pour incarner James Bond dans "Diamonds are Forever"... avant de se faire voler la place par Sean Connery revenu en grandes pompes.

Mais pour le film qui nous intéresse, c'est du très moyen voire mauvais. Déjà, il y a peu de scènes d'action ou de tension qui valent le coup. Voire pas du tout. Et beaucoup de problèmes ailleurs.

La musique. Piero Piccioni livre une composition à l'orgue pop des 60's. C'est totalement en décalage, on se demande s'il a été engagé pour le même film.

Le doublage. Dans l'introduction, les Américains parlent anglais, les Italiens parlent italiens. OK, normal. Pourquoi ensuite tout le monde parle français ? Pourquoi John Gavin a-t-il été doublé par une voix française avec un accent américain bidon ? Cerise sur le gâteau, la scène où il "imite" la voix rauque de Robert Hossein, sortie de nulle part et pas crédible pour un sou !

Les dialogues. Trop explicatifs, beaucoup trop sérieux. On a du non-sensique : "il est mort !" - "comment le sais-tu ?" - "on m'a demandé de le tuer" (oui garçon, mais quand on a pas encore fait le taff, on se tait !). Du ridicule, avec cette séquence surréaliste où les méchants utilisent des noms de code Disney (!!!) pour évoquer leur sale besogne avec le plus grand sérieux du monde. Et du répétitif, dont George Eastman qui nous fend d'un "ta gueule" toutes les deux répliques...

Le scénario. Je n'ai pas compris les enjeux du film. OSS 117 est envoyé pour infiltrer une organisation criminelle. Soit. Mais à partir du moment où il a identifié son chef, son QG, ses méthodes, et sa cible au tiers du film, quel est l'intérêt de bosser pour les méchants ? On n'en saura jamais rien.

C'est mou, pas grand chose ne se passe. Il n'y a même plus l'humour involontaire de prédateur sexuel, OSS 117 étant descendu de trois crans en termes de muflerie.

Je sauverai quand même le fait que l'on y retrouve quelques têtes agréables. Robert Hossein (qui jouait déjà l'antagoniste dans "Banco à Bangkok pour OSS 117"), toujours sinistre. L'ex Bond-girl Luciana Paluzzi. Le futur Bond-méchant Curd Jürgens.

Enfin, tout ceci reste bien mollasson.

Redzing
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le 30 juin 2024

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