Pour écrire Pas de vagues, Teddy Lussi-Modeste s'est inspiré de sa propre expérience d'enseignant, accompagné par Audrey Diwan qui lui a sans doute apporté le recul nécessaire pour que son vécu devienne une fiction réaliste. L'histoire, celle d'un problème de classe dans un collège "difficile", est vue presque uniquement à travers le prisme d'un professeur aux prises avec une accusation injuste devenue une spirale agressive et inextricable. Le sujet, dans l'air du temps, est plus qu'intéressant et même si la mise en scène manque d'éclat, loin de celle de La salle des profs, au sujet voisin, la violence des réactions et des échanges maintient une tension continuelle qui ne s'évacue pas avec la scène finale, saisissante. C'est l'occasion d'évoquer le sacerdoce du métier de professeur, encore plus éprouvant pour un idéaliste dont chaque maladresse est exploitée, ou encore la lâcheté d'une administration soumise à la pression d'un vivre ensemble de plus en plus semé d'embûches, entre enseignants, élèves et parents, d'autant plus si le contexte social s'avère explosif. Pas de vagues expose un cas d'école de manière directe, laissant flotter pas mal d’ambiguïtés sur les comportements de ses différents protagonistes. François Civil régénère son image de beau gosse avec ce rôle complexe et s'accorde bien avec une interprétation globalement satisfaisante qui fait en partie oublier le manque d'ambition de la réalisation.