Pur film à sujet. Veine sociale du cinéma français. Tendance âpre. Sans vincent Lindon mais avec une troupe de jeunes acteurices ayant pour tâche difficile d'interpréter une classe de quatrième devant laquelle un jeune prof sympa va lentement se décomposer après qu'une des élèves l'accuse d'une comportement déplacé.
Le prof est joué par françois Civil, sympa et raisonnablement inquiet. Ce capital empathique fait partie du postulat de départ du film, sinon limité formellement. Je n’accrochais pas aux personnages secondaires, l’alchimie du couple représenté à l'écran me paraissait peu crédible, je voyais les ficelles, le tout pas insupportable...
...car le propos me tenait concerné, par sa volonté d'aborder de front ce fait divers, de témoigner de problématiques sociales rarement énoncées sur un mode fictionnel dans le milieu de certains collèges de banlieues défavorisées, où de nombreux enseignants débutent leur carrière. Des éléments non solubles, encore dans l'élan idéaliste, pourtant capables d'adaptation, mais la machine éducative, nous le savons, est lourde et imparfaite, et notre époque occupée a révéler crûment ses failles (comme toutes les autres d’ailleurs, un maelstrom de chaos haut débit sans fin, mais c’est un autre sujet). Avec ses réseaux sociaux charriant l''opinion la plus nivelée par le bas possible.
La meute.
Pour se prémunir de cette ignorance il faut un cadre et un ou des êtres humains dotés d'un sens de la pédagogie. Un être faillible donc, dont ,le film cerne suffisamment les enjeux pour nous les faire partager, comprendre pourquoi cacher son homosexualité résonne encore comme une évidence dans notre société parfois, combien une ambigüité supposée peut être mal perçue même chez une sachante, la complexité des apparences dans un monde devenu transparent. et la question de comment juger des enfants sans parents. Il y a encore _ à nouveau _ un long chemin à faire tout le temps, partout, même dans notre démocratie.
Ce film en témoigne, c'est bien. Ce constat est sa limite.