Wally est aveugle, Dave est sourd. Ils se rencontrent fortuitement et décident de s’associer, chacun pouvant guider l’autre dans les dangers quotidiens. Jusqu’à ce qu’ils soient mêlés malgré eux à une affaire de meurtre…
« See No Evil, Hear No Evil » part franchement d’une bonne idée. D’autant plus que le film est porté par Richard Pryor et Gene Wilder, deux comiques énergiques et connus aux USA, qui travaillent fréquemment ensemble à l’époque. Malgré la réputation de Pryor, accrocs à diverses substances et difficile à gérer sur les plateaux...
Néanmoins le résultat n’est pas à la hauteur du potentiel. Il y a quelques gags vraiment réussis sur les handicaps (qui se moquent autant des handicapés que des « valides »). Et nos deux lurons sont convaincants respectivement en aveugle et en sourd lisant sur les lèvres. Secondés qui plus est par un Kevin Spacey alors totalement inconnu !
Ce qui pêche, c’est d’une part la mise en scène assez plate, si bien que l’on se croirait par moment dans un téléfilm de l’époque. Les cascades sont mal mises en valeur, et plusieurs gags amusants sur le papier tombent un peu à l’eau. Tandis que les allusions autour de la beauté de Joan Severance ont sacrément mal vieilli, surtout après #metoo (nudité gratuite, attouchements, « séduction » entre des personnages qui ont 25 ans d’écart…).
D’autre part, le scénario est laborieux. Plutôt que de mettre en place un récit simple basé sur les handicaps de nos héros, l’intrigue s’embourbe dans une histoire de meurtre/trafic/kidnapping qui semble dépasser les scénaristes.
A l’arrivée, cette comédie n’est pas mauvaise, toutefois on a vraiment l’impression de voir un beau potentiel gâché.