Pour son premier film en tant que vedette, Bourvil incarne un paysan normand en villégiature chez son riche oncle et qui découvre que les invités de celui-ci sont des intrigants intéressés par sa fortune.
Le réalisateur Berthomieu exploite jusqu'à l'indigestion le personnage ingénu ou simplet que s'est composé Bourvil et qui sera le sien pour encore un bout de temps. Ce Léon Ménard -patronyme récurrent de Bourvil dans ses films avec Berthomieu- indispose ou amuse son auditoire de bourgeois par sa niaiserie ou son franc-parler. Mais, pas si bête que ça, son bon sens de paysan lui permet de démasquer les hypocrisies.
On est en 1946, après Vichy donc, mais on a l'impression que le dogme pétainiste "la terre ne ment pas" est toujours d'actualité. Berthomieu donne dans le populisme, suivant l'idée que les gens de peu ont des qualités de coeur et une intégrité que les riches; bien évidemment, n'ont pas. Bourvil cabotine dans un personnage dont on fait vite le tour et dans un intrigue sans subtilité circonscrite à la maison de l'oncle fortuné. Cet emploi de benêt caricatural pouvait faire rire à l'époque; est-ce encore le cas aujourd'hui?