Goretta encore. Ce film-là se déroule dans une petite ville suisse. Depardieu est le fils d'un menuisier / fabricant de meubles qui victime d'un AVC, ne peut plus assurer la direction de sa petite entreprise. Son fils le remplace tant bien que mal. Et, alors qu'il n'arrive pas à payer les traites ni les salaires de ses employés, il décide de réaliser des braquages dans les environs, récoltant ainsi de l'argent pour sauver des emplois. Lors d'une attaque d'un bureau de Poste, il tombe sur Marlène Jobert, guichetière qui s'évanouit à la vue du pistolet. Depardieu ôte son déguisement et va la secourir, se mettant ainsi à nu. Entre eux, va se nouer une drôle de relation, lui insistant pour entrer dans sa vie, alors qu'elle ne souhaite aucun rapport avec ce criminel "pas si méchant que ça". Ils font finir par tomber amoureux, mettant à mal la liaison de la jeune femme avec son petit ami (Philippe Léotard, peu présent à l'écran mais très bien), Marlène allant jusqu'à l'aider dans ses larcins. Ce beau, doux et étrange film, qui se passe beaucoup en campagne, se cristallise autour d'un arbre, un bel arbre solide et élancé, presque un arbre Kiarostamien, au sein duquel réside un creux dans lequel Depardieu prend l'habitude de monter pour cacher arme et déguisement (Jobert y cachera aussi de l'argent). La métaphore autour de cette arbre est sans doute la plus belle idée du film, car il est vu comme le seul repère, la seule chose solide et immuable, le seul endroit où l'on se retrouve et s'unit, c'est un postulat, presque un monolithe, dans un monde où tout est incertain, des conditions sociales des ouvriers, de leur travail même, jusqu'aux relations amoureuses.