Septième Art et demi
Œuvre récupératrice de talents à la gloire déclinante, Pas si méchant que ça a des effluves précoces des films de braquage modernes. Depardieu, l'étoile montante du casting, a presque tout le film sur les épaules, effaçant ses deux excellentes collègues dans les rôles principaux. Son personnage va devoir voler (dérober) pour maintenir à flot la petite entreprise de son père. On reconnaît l'idée du titre, mais l'histoire ne va guère approfondir l'idée d'un gentil malfrat : il est indéniablement gentil, sans contrepoids. Les prises de position sont absentes, exception faite d'une vague remarque sur la popularisation du plastique, condamnant les maisons à ne plus joliment craquer. Et surtout, Claude Goretta tient les images en esclaves, laissant juste la place à ses personnages de se mouvoir, ramenant exceptionnellement un plan d'un paysage de toute manière répétitif et ne participant même pas à l'ambiance. Manque de quelque chose ; de personnalité peut-être ?