Bonheur triste
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Avis totalement différent après un deuxième visionnage ! Le film est finalement beaucoup plus subtil que je l'avais perçu. La critique ci-dessous est donc obsolète ;)
Émilie Dequenne prend la lumière et nous la renvoie puissance mille. Émilie Dequenne est un soleil. Une Marilyn Monroe. Comment ne pas tomber amoureux d'elle ?
Sans elle, le film de Lucas Belvaux n'est rien, presque rien, une chose insignifiante, un sous-Rohmer, une romance estampillée NF Qualité Française aux dialogues sur-écrits, assommants, à la musique barbante [oh le gentil piano !], aux éternels questionnements sur l'amour, les hommes, les femmes, les différences sociales, les clichés vrais, la difficulté de communiquer, qui dans un couple aime plus que l'autre, bref, le courrier des lecteur(trice)s de n'importe quel magazine à la con, ou un roman de Gavalda.
Le début est épouvantablement mauvais. La fin est réussie. Entre les deux, ça navigue cahin-caha, petitement. Mon dieu, on a tellement vu ça...
De temps en temps, le scénario tente de sortir des clichés, cherche la subtilité, vaine quête que l'histoire elle-même sabote dans ses attendus allers-retours, et le schéma classique séduction/passion/désillusion. Rien de neuf sous le soleil d'Arras donc, même si Kant et le karaoké s'en mêlent. Si le personnage de Jennifer [dont le fils s'appelle Dylan, ben ouais] réussit à s'élever au-delà de ce qu'on attend de lui, notamment sur la fin, celui de Clément ne sort jamais la tête de son pardessus en laine, pas aidé non plus par un Loïc Corbery, certes pas mauvais, mais si peu sensuel, si peu séduisant, qu'on a hâte qu'elle le plaque.
Alors on regarde Émilie Dequenne.
On regarde la lumière.
Quand elle chante, nos poils se dressent sur nos avant-bras. Quand elle pleure, on pleure avec elle. Émilie Dequenne est une actrice extraordinaire.
C'est promis, on ira voir tous ses films, même les mauvais.
Créée
le 10 mai 2014
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