Dans l’espace, personne ne vous entendra déprimer.
C’est un peu l’idée de ce Passenger, où nous commençons à suivre les différentes phases de la déprime de Chris Pratt, voyageur interstellaire réveillé bien avant l’heure, 90 ans tout de même, lors de son voyage vers la terre promise : une colonie paradisiaque où tout recommencer.
Alors que sa vie se résume à picoler du whisky en compagnie d’un robot-barman, arrive la charmante Jennifer Lawrence qui va animer tout ça. Apportant également son lot de boulettes techniques dans la machinerie si parfaite du vaisseau.
Voilà tout ce que je me permettrai de vous révéler de l’intrigue. Maintenant : à table !
Mais que c’est biau mon commandant !
Le moins que l’on puisse, c’est que la réalisation de Morten Tyldum a de la gueule. Les paysages interstellaires se reflètent sur le fuselage du vaisseau dans une immensité d’étoiles et le design épuré de l’appareil ferait jaser n’importe quel ingénieur de la marque à la Pomme. Bref, c’est beau comme tout.
Cependant, la qualité de l’habillage me laisse perplexe sur plusieurs détails, tels que la taille impressionnante de ladite boîte de conserve qui, malgré son immensité, ne comporte apparemment que 6 pièces à peu de chose près. Mais je pinaille !
Tout corps plongé dans un liquide en ressort tout mouillé
Le scénario, bien qu’assez attendu, fonctionne relativement bien. Loin de moi l’envie de me lancer à nouveau dans une tirade emplie de complaisance, je vais me contenter de quelques remarques qui l’affaiblissent.
Bien que l’idée de base soit intéressante et permette des péripéties palpitantes et une tension palpable, il y a hélas des éléments de logique qu’on ne peut pas nier, voire jeter par le hublot.
Aussi efficace que soit la technologie de ce monde, le fait de ne pas prévoir de système de secours s’explique par un gros “ça ne tombe jamais en panne” des familles. L’ingénieur qui a eu cette idée de génie, il est diplômé de quelle académie, que je n’y envoie surtout pas mes enfants ? Cela pourrait être anodin comme lacune, mais honnêtement, ça devient un running gag pendant tout le film.
Je sais que voir Jennifer Lawrence en maillot de bain en a probablement émoustillé plus d’un. Cependant, même en gravité zéro, si on pousse sur l’eau alors qu’on y est plongé, on avance. On ne flotte pas de manière improbable. Mais, oui, le maillot.
Seul dans l’univers, où est Wilson ?
Dans un monde parfait, tous les acteurs du film sont magnifiques. Comment ça, ils ne sont que 4 ? Chris Pratt, Jennifer Lawrence, Michael Sheen, Laurence Fishburn, Andy Garcia, Vince Foster … Non, je ne vais pas continuer. Andy Garcia est le plus vu à l’écran après les trois premiers avec une prestation de 5 secondes, à une vache près, c’est pas une science exacte, sans même ouvrir la bouche.
Ensuite, vient Laurence Fishburn, Morpheus never forget, qui nous offre une excellente prestation d’officier perdu et mourant. Suivant Michael Sheen, qui doit avoir presque autant de temps de jeu que la gente demoiselle en maillot, est parfait dans le rôle d’un robot barman imbu de logique et comic relief efficace.
Enfin, nos deux protagonistes. Bien que Jennifer fasse du Jennifer, ce qui n’est plus étonnant à présent, mais reste efficace. C’est fou comme un(e) acteur(rice), qui fait relativement la même chose dans chacun de ses films, peut malgré tout rester au top. Et je ne dis pas ça avec une quelconque aigreur, je l’adore, mais, en soi, elle fait très souvent la même chose. Tant que ça marche.
Chris Pratt tient pour moi la palme. Loin de son rôle de super héro des bacs à sable ou de dresseur pokemon, il offre ici plusieurs visages, les 5 étapes du deuil y passent d’ailleurs. Entre le côté perdu et désespéré de sa solitude et l’angoisse de la vérité envers la femme qu’il aime, j’avoue qu’il m’a épaté. Way to go Chris !
88 ans plus tard, la ligne d’arrivée
Très attendu et annoncé comme une pièce montée de la SF d’aujourd’hui, ce Passengers est plus sympathique et nous fait passer un bon moment. N’espérez peut-être pas être bluffé par une histoire passionnante et intrigante, ni de voir des petits hommes verts, ni une histoire d’amour à vous faire vomir des arc-en-ciels.
Ce film fait ce qu’il doit faire. Il vous raconte une histoire sympa pour occuper une soirée. Loin de regretter le visionnage, vous ne risquez cependant pas de le regarder une seconde fois. Sauf si vous aimez la natation.
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