Avec un peu de courage, Passengers aurait bien pu être le film de l'année. Son incipit angoissant, ses développements psychologiques et ses interrogations sur l'avenir de l'homme sont bien ceux des grandes heures de la SF, de ce type de SF qu'Hollywood a tristement fuit pour faire des explosions en lieu et place du contenu...
Aussi un tel début à de quoi séduire : lassé d'être un prisonnier de luxe solitaire, dans un vaisseau spatial tout automatisé, Chris Pratt décide de réveiller la belle Jennifer Lawrence au bois dormant, sans son consentement et ils vont devoir s'inventer une vie à deux. La nature de la relation qui les unit, à la fois tendre et malsaine, avait de quoi alimenter un superbe drame de l'espace, un trip désespéré de solitude et de recherche de l'autre.
Dans un futur exclusivement technologique, qui se veut infaillible, quelle place pour de tels parias ? Jusqu'où peut on aller pour un simple contact ? Et peut-on vivre avec les conséquences ?
Autant de questions qui iront se faire foutre, car BOUM ! Explosion ! Oh non pas encore ?! Et si... Passengers se change sans préavis en son pire ennemi : la SF bruyante à l'américaine... alors on réveille Laurence Fishburne pour faire un peu d'exposition avant de laisser les tourtereaux se demerder avec des explosions.
Ce n'est pas que ce segment du film soit mal foutu... Mais il est malvenu. Vraiment, ça n'a rien à foutre ici !
J'aurais cent fois préféré un twist ou une révélation genre le vaisseau a fait exprès de réveiller Chris Pratt pour telle ou telle raison, etc... mais ce final grandiloquent se met vraiment en travers de la qualité du film.