Passengers, c'est l'histoire d'un gars : Jim, qui se réveille brusquement dans l'Avalon, le vaisseau sensé transporter 5 milles personnes vers une nouvelle planète.
Le début du film se concentre sur cet unique personnage, ce qui est plutôt intéressant et attire notre curiosité. On assiste à une évolution rapide du personnage au point que celui-ci prend la décision de réveiller Aurora, après l'avoir observé. Ceci semble peut-être romantique à première vue mais pour ma part, cela semble être plutôt une pulsion masculine qui enlève de la logique au scénario.
En effet, dans une situation telle, quitte à réveiller quelqu'un, autant réveiller un membre d'équipage haut placé qui saura quoi faire plutôt que de réveiller une belle jeune femme dont le seul but est de l'emmener dans son lit...
Il y a donc déjà là un petit problème au niveau de l’élément déclencheur numéro 2 puisque certes Aurora est réveillée par Jim, ce qui va causer inévitablement un conflit entre les deux personnages (qui donnera lieu à une découverte puis à une dispute tout à fait prévisible) mais en plus, elle n'est pas réveillée pour une bonne raison.
Leur histoire d'amour naissante est plutôt agréable malgré cela, en effet, on a une femme forte face à un homme plus faible et plus romantique, la richesse face à la pauvreté (si je puis le dire ainsi), l'érudisme face au manuel : tout est fait pour opposer ces deux personnages ce qui tend donc à les rapprocher.
Par ailleurs, le film s'essouffle, après la révélation du secret de Jim (qui est d'avoir réveillée Aurora), nous sommes un peu bloqué dans la situation. Le scénario n'a d'autre moyen que de mettre en place un Deus ex machina (chose qui me parait trop facile à mon goût et bien trop souvent utilisé dans de nombreux film). Le personnage de Gus apparaît, il sort de nul part, comme par hasard c'est un membre d'équipage haut placé qui a donc accès a toutes les données du vaisseau (données dont ont besoin Aurora et Jim pour déceler le problème qui reigne sur le vaisseau), bien sûr, puisque ce personnage n'est là que pour régler l'essoufflement du récit et apporter les réponses aux questions que l'on se pose, il ne sert pas à grand chose, alors (comme par hasard), il est malade et va mourir très vite.
Ce qui est dommage, c'est que le film veut parler d'une histoire qui se déroule à deux, or, leur histoire s'essouffle très vite et a donc besoin d'un remontant : et ce remontant c'est Gus. Malheureusement, Gus ne sert pas à grand chose...il apporte des réponses et ouvre de nouvelles voies mais n'est pas utile autrement.
Je pense qu'il aurait fallu aborder la chose autrement. Ce personnage meurt, n'a aucune importance, nous n'avons même pas le temps de savoir exactement qui il est, ni même de nous attacher à lui, qu'il est déjà mort. Je trouve donc cela bien ridicule d'inventer un autre personnage juste parce que le manque de créativité (sans doute) n'a pas apporté d'autres solutions au problème.
Malgré tout, le film est en globalité une bonne réussite puisque l'histoire tient quand même la route, le jeu d'acteur est complet et crédible, la présence d'Arthur (l'Androïd) est une idée qui se tient aussi puisqu'il permet aux personnages de se réunir et se désunir, il est en quelques sortes le point central de l'histoire, c'est un peu par lui que l'on observe les changements qui s'opère au sein du vaisseau, et enfin le film donne à voir de très belles images.
Je vous conseille vivement de voir ce film, non pas pour son scénario mais pour ce qu'il présente en terme d'image. Portez également un regard attentif sur la vision du monde qui est faite dans ce film car malgré de nombreux autres films dans le genre, l'imagination est à l'honneur et nous rencontrons de nouvelles choses jusque là pas encore vue ou exploiter.