Cette oeuvre propose un film dans le film: un tournage dans une usine tourne mal à cause d'une querelle entre une ouvrière syndiquée et la patronat. Sur le papier, c'est vendeur. C'est oublié que c'est un film de Jean-Luc Godard.


Isabelle Huppert (cette si grande actrice) se met à bégayer au milieu de ses mots et à jouer de l’harmonica. Le son des machines et des voitures viennent parasiter les dialogues alors incompréhensibles. Des beaux plans sont salis par des angles de caméras choisis pour ne pas être beaux. Le phrasé fait faux. AU bout d'une heure de film, un dialogue nous explose au visage "IL ME FAUT UNE HISTOIRE". Car le film ne propose pas vraiment d'histoire. Et Godard fait tout cela à dessein, évidemment.


Il souhaite que le public "soit dans l'effort", qu'il souffre. Il se gargarise de nous voir ne pas tout comprendre et voir un film au montage hasardeux et déconstruit.
C'est vraiment symptomatique du cinéma de Godard: il sait filmer, on le sait. mais il fait un "mauvais travail" en connaissance de cause, car il méprise trop son public pour lui faire plaisir.
Un résultat similaire, venant d'un autre réalisateur inconnu, serait pointé du doigt comme un film mauvais et irregardable. Mais venant de Godard, il faudrait applaudir et admirer son audace.
Il y a des réalisateurs qui aiment jouer avec son public et s'amuse à se moquer de ses attentes par moment (Haneke ou Lynch me viennent à l'esprit). Jean-Luc Godard est plus extrême: il méprise son public. Il le déteste. Il se moque ouvertement de lui et aime le voir souffrir. Il s'agit pour lui de lui prouver qu'il est vraiment un crétin d'apprécier son travail.


L'un des films les plus connus du réalisateur est Le Mépris (de loin son meilleur film, de ce que j'ai pu voir). Cela lui va comme un gant, car il n'a eu de cesse tout au long de sa carrière de prouver combien le mépris est son moteur essentiel.

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le 28 juil. 2020

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