Sincère et honnête, tels sont les qualificatifs que l'on accolera logiquement à Paternel, le premier long-métrage de Ronan Tronchot. S'il ressemble le plus souvent à un téléfilm, de par son esthétique sobre et sa mise en scène sans audace, le récit n'en est pas moins bien construit, un peu convenu, peut-être, et distillant une certaine pudeur dans sa traversée des sentiments d'un prêtre qui découvre tardivement sa paternité. Au nom du fils, la situation ainsi établie remet en question non sa foi ni sa fidélité dans son sacerdoce mais bien sa position dans l’Église et la rigidité proverbiale de cette dernière. S'inscrit donc en filigrane le thème du célibat des prêtres et de l'ordination des hommes mariés, un sujet que le film rend moins prégnant que les états d'âme de son personnage central mais qui, néanmoins, pose une nouvelle fois le débat, sans volonté pour autant d'imposer un jugement définitif sur la question. Grégory Gadebois apporte sa rondeur, son humanité et sa force tranquille, quoique ébranlée, à un homme qui ne sait, pour un temps, à quel saint se vouer. La bonne tenue de Paternel se mesure aussi à l'excellence de l'interprétation des rôles secondaires, notamment celles de Géraldine Nakache ou de Françoise Lebrun, mais surtout de Lyes Salem qui incarne à lui seul une histoire dans l'histoire, qui aurait pu être développée sans nuire à l'intrigue principale.