Paternel
6.1
Paternel

Film de Ronan Tronchot (2023)

Sincère et honnête, tels sont les qualificatifs que l'on accolera logiquement à Paternel, le premier long-métrage de Ronan Tronchot. S'il ressemble le plus souvent à un téléfilm, de par son esthétique sobre et sa mise en scène sans audace, le récit n'en est pas moins bien construit, un peu convenu, peut-être, et distillant une certaine pudeur dans sa traversée des sentiments d'un prêtre qui découvre tardivement sa paternité. Au nom du fils, la situation ainsi établie remet en question non sa foi ni sa fidélité dans son sacerdoce mais bien sa position dans l’Église et la rigidité proverbiale de cette dernière. S'inscrit donc en filigrane le thème du célibat des prêtres et de l'ordination des hommes mariés, un sujet que le film rend moins prégnant que les états d'âme de son personnage central mais qui, néanmoins, pose une nouvelle fois le débat, sans volonté pour autant d'imposer un jugement définitif sur la question. Grégory Gadebois apporte sa rondeur, son humanité et sa force tranquille, quoique ébranlée, à un homme qui ne sait, pour un temps, à quel saint se vouer. La bonne tenue de Paternel se mesure aussi à l'excellence de l'interprétation des rôles secondaires, notamment celles de Géraldine Nakache ou de Françoise Lebrun, mais surtout de Lyes Salem qui incarne à lui seul une histoire dans l'histoire, qui aurait pu être développée sans nuire à l'intrigue principale.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2024

Créée

le 19 mars 2024

Critique lue 1.2K fois

3 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

3

D'autres avis sur Paternel

Paternel
laurent84
7

Critique de Paternel par laurent84

Sujet brûlant d'actualité mais c'est un problème déjà ancien des prêtres pères. c'est bien joué sans trop de pathos. Souvent prévisible mais les personnages sont attachants

le 25 nov. 2024

Paternel
Fêtons_le_cinéma
7

Concilier les paternités

Paternel interroge avec subtilité le célibat des prêtres non de manière polémique et frontale mais en préférant le détour sensible : nul scandale ici, sinon une relation consommée avant l’ordination...

le 22 oct. 2024

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13