Un peu avant de signer son classique "Ghost in the shell", Mamoru Oshii retrouvait l'univers de la Mobile Police, quatre ans après une première aventure cinématographique plutôt réussie.
Si Oshii se devait de respecter un certain cahier des charges sur le premier film histoire de ne pas s'aliéner son audience venue voir du mecha se foutre sur la tronche, le cinéaste se torche bien sévère avec les attentes des spectateurs, envoyant balader tous les moments attendus, reléguant ses précieux Labors à de simples figurants qui ne montreront l'étendue de leurs talents qu'à la dernière bobine du film. Frustrant, surtout que Oshii fait preuve d'une maîtrise évidente dans les rares séquences d'action.
Au lieu de ça, le cinéaste profite de cette suite pour livrer une pure politic-fiction, pensant sa commande comme un véritable film live, repoussant sans cesse les limites du média, accouchant d'un thriller tendu et extrêmement contemplatif, au script complexe mais passionnant si l'on prend le temps de jouer le jeu, s'auto-citant déjà (on a encore une fois le droit à une visite de la ville en bateau) et offrant un dernier quart d'heure franchement spectaculaire se concluant avec un beau pessimisme.
De l'anime exigeant et déroutant, aussi beau que lent (certains diront chiant), résumant bien le cinéma de son auteur.