Patti Cake$ n'est certes pas le meilleur film de l'année en terme de surprises scénaristiques ou de profondeur de l'analyse sociale.
C'est par contre sans aucun doute le meilleur dans le genre feel-good movie débordant d'énergie.
Patti est une femme blanche en surpoids : trois bonnes raisons de ne pas percer dans le monde du rap. Elle a pourtant en elle le flow, et dans ce New Jersey plus habitué à voir éclore des Bruce Springsteen que des Eminem, elle va sérieusement galérer sur la route d'un hypothétique succès.
Si on a déjà vu mille fois dans le cinéma américain l'histoire de l'artiste / du sportif / de l'homme public qui part de rien en se cognant à tout, elle est ici sublimée par l'énergie débordante de l'actrice australienne Danielle Macdonald, qui semble pouvoir tout renverser sur son passage. Le film parvient grâce à elle (et aux autres acteurs, tous formidables) à être plus que ce qu'il raconte : Patti Cake$ devient un grand huit émotionnel dans lequel on est tour à tour emporté par le rire, les émotions et les larmes.
Le torrent émotionnel qu'il déverse n'évite pas toujours quelques facilités, et le mauvais goût rode au détour du chaque plan : l'incroyable puissance du film semble à la fois le remplir et menacer de le dépecer.
Il faut la mise en scène toujours inventive de Geremy Jasper, ainsi que sa capacité étonnante à dessiner une ambiance en quelques images, pour que les courants d'énergie foutraques qui traversent le film ne l'emporte pas définitivement.
Pour ma part, j'ai pris un pied immense et quasiment enfantin à suivre les aventures de Patti et de ses proches, me délectant de chaque péripétie, comprenant peut-être pour la première fois en quoi le rap est une poésie, admirant à la fois le caractère joyeux et optimiste de l'aventure proposée, me délectant de la beauté de ces personnages merveilleusement dessinés.
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