En plus d'avoir un nom qui m'amuse, Patton Oswalt me fascine. C'est un homme écorché à vif qui se tient sur scène, qui peut tantôt nous parler de l'absurdité d'un quotidien proche du nôtre tantôt nous mettre au sol, balayette, les yeux larmoyants tellement il peut être profond.
Que redire de sa première partie ? Rien à jeter, pas un pet de gras. Ça s'enchaîne parfaitement, il nous embarque immédiatement sur des petits sujets, surtout politique et remarques du quotidien. Il ne nous relâche que pour faire du crowd work, comme une zone tampon avec la deuxième vraie partie du spectacle, plus personnelle, plus profonde, où il prend son temps et va puiser dans son drame familial pour y tirer du rire.
Et Patton Oswalt est un bon conteur. Il n'est pas là pour qu'on le plaigne, sa démarche est celle d'un humoriste qui va chercher dans la partie la plus horrible de son histoire et prouver qu'on peut en rire.
Et oui, il sait le raconter. Parce qu'après le tumulte de sa première partie, on a un plan fixe et un long monologue, très digne, fort et sincère. Ensuite vient l'humour. Sans remettre en cause la gravité des faits, sans se perdre dans du nihilisme brut. Oswalt a une plume fine et moqueuse mais respectueuse de sa propre histoire.
Toujours une bonne expérience de le voir évoluer sur scène, de le voir maturer sa comédie autour de son drame mais aussi de le voir continuer à être parfois insouciant et énervé par les faits du quotidien, de nos quotidiens. Ce spectacle en est la preuve, pour moi, Patton Oswalt est le comique américain le plus humain et sincère de la scène actuelle.