Un OVNI parmi les comédies françaises

Pauline détective fait partie de ces OVNI dans le paysage cinématographique français. Par OVNI, j’entends des questions comme : Qui sont-ils ? d’où viennent-ils ? Que veulent-ils ?

Le film est, d’un certain point de vue, une bonne comédie, à placer en permanence au 2nd degré. [Attention, ce n’est pas le genre d’humour à mettre entre toutes les mains].

Le long-métrage est truffé d’effets de transition dignes des 70’s et volontairement ringards. Le personnage de Pauline prête volontiers à sourire. La pimbêche détective à talons hauts change de tenue toutes les 2 heures, est toujours tirée à 4 épingles, piaffe dans un registre ridiculement soutenu et se comporte comme la chieuse par excellence. Certaines scènes laissent volontiers un arrière-goût de Scoubidou, dessin animé auquel fait d’ailleurs directement référence l’un des personnages dans une réplique. Et n’oublions évidemment pas la fameuse séquence de dénouement, assez poilante, référence large à l’humour des Nuls. Je n’en dirais pas plus.

Toutefois, vu sous un autre angle, on a une sorte de “vague enquête” plombée par des effusions de romance. Puis la narration se perd dans tous les sens. Si bien qu’on ne sait jamais vraiment où on en est, jamais tenu par le moindre suspense. On avance bêtement dans un scénario brumeux. Tout se découpe en scénettes qui s’enchaînent les unes derrière les autres, mais sans aucun liant ou évolution, notamment au niveau de l’enquête. On ne sait pas ce que Pauline veut, on ne sait plus ce qu’elle essaye de faire… on regarde simplement et on ne cherche plus à comprendre.

Finalement, le film n’a de détective que le titre. L’héroïne évoquerait plutôt la petite bourgeoise parisienne hautaine au cœur brisé, en mal d’aventures trépidantes pour redonner un sens à sa vie. Vu comme ça, ça tient debout. Sauf qu’une histoire pareille, racontée en plus avec un humour peu commun, qui est-ce que ça intéresse au fond ?

Pauline Détective fait partie de ces comédies françaises qui, contrairement aux Bronzés, ne feront pas rire la France entière. Cette dernière aura toutefois eu le mérite de chercher à faire dans l’originalité. Peut être un peu trop.

Bonus : bonne performance d’Audrey Lamy en chieuse de service et Sandrine Kiberlain en dilettante suffisante et capricieuse.

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