J’ai lu beaucoup de mauvaises critiques sur ce film. Je suis quand-même allé le voir – à reculons. Et je dois avouer que j’ai été agréablement surpris. Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour ce long-métrage, Yvan Attal s’est bien entouré.

Le film est servi par un script très riche en répliques et situations affutées pour l’humour du spectateur. Répliques que les acteurs décochent d’ailleurs avec un jeu très naturel. A l’image, un chef opérateur de haut vol s’offre des plans esthétiquement forts. Le montage est également très intéressant sur la désynchronisation volontaire du son sur certaines séquences. Côté soundtrack, on remarque d’ailleurs une belle sélection de morceaux musicaux.

Si le film ne paraît a priori pas très consistant sur le scénario, c’est qu’il cherche d’avantage à se concentrer sur la psychologie des personnages. Deux grands amis de toujours et un film porno. Un pari stupide et alcoolisé qui se transforme en véritable défi.

Cette idée bête et simple va soudainement confronter Ben (Yvan Attal), sa vie plutôt rangée, sa femme, sa maison et son éventuel futur enfant, à Jef (François Cluzet), ses voyages, ses projets artistiques et ses conquêtes sexuelles. Un simple délire qui soulève donc des questions plus profondes que prévues. L’un souhaitant se prouver qu’il n’est pas prisonnier de sa vie rangée pour participer à des expériences tarées. L’autre réalisant que l’ouverture d’esprit dont il s’est toujours targué n’est peut-être pas tellement son fort. Leur amitié est également rudement mise à l’épreuve à travers ce challenge.

C’est justement là qu’on attendait Yvan Attal au tournant. Une histoire simple et cocasse pour creuser des personnages ordinaires, pourquoi pas. Seulement, le réalisateur ne relèvera pas le défi jusqu’au bout. Le film donne un arrière-goût d’inachevé. On s’attendait en effet à quelque chose de plus fouillé, de mieux exploité. On touche à beaucoup de sujets intéressants, mais on les effleure à peine. C’est donc un fail de ce côté-là et c’est dommage, parce que tout était bien parti.

Do Not Disturb n’en demeure pas moins drôle et divertissant, comme promis. Il est honoré au passage par une sympathique pléiade d’acteurs (François Cluzet, Yvan Attal, Laetitia Casta, Charlotte Gainsbourg, Asia Argento, Joey Starr). Une séquence particulièrement drôle que je retiens : Joey Starr chantant du Dalida (je n’en dis pas plus).

Mes critiques ici : http://cinemagoo.tumblr.com/
Cinemagoo
5
Écrit par

Créée

le 24 oct. 2012

Critique lue 398 fois

1 j'aime

Cinemagoo

Écrit par

Critique lue 398 fois

1

D'autres avis sur Do Not Disturb

Do Not Disturb
Gand-Alf
5

On s'enfile ou on s'enfile ?

Auteur de deux premiers longs-métrages fort sympathiques, Yvan Attal revient à la mise en scène huit ans après le précédent en s'emparant du très moyen "Humpday", comédie indie voyant deux potes...

le 25 janv. 2014

7 j'aime

4

Do Not Disturb
SidSideOut
6

Cluzet en slip ...

Vanvan nous sort un film quand même pas mal bobo ... déjà au vu du casting, encore plus au vu de certaines scènes (Chacha en action avec son tire-lait manuel ...). Et puis, Cluzet en "Jack Kerouac de...

le 10 oct. 2012

7 j'aime

2

Do Not Disturb
Wonderboy
4

Bande avec les mous.

LES PLUS: - Un idée de base sympathique, dont j'aimerai voir ce que pourrait donner une version Judd Apatow avec Steve Carell et Will Ferrell...bah quoi, j'ai le droit de rêver. - Le caméo de Joey...

le 8 oct. 2012

6 j'aime

3

Du même critique

César doit mourir
Cinemagoo
8

L'art et la liberté

« L’art est la première forme de liberté. Parfois, l’art est la seule forme de liberté ». Tel est le pitch que lance la bande-annonce. C’est le vrai postulat de ce film des frères Taviani. Je crois...

le 24 oct. 2012

2 j'aime

Do Not Disturb
Cinemagoo
5

Beau défi... non-relevé.

J’ai lu beaucoup de mauvaises critiques sur ce film. Je suis quand-même allé le voir – à reculons. Et je dois avouer que j’ai été agréablement surpris. Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour...

le 24 oct. 2012

1 j'aime

Dans la maison
Cinemagoo
8

Déclaration d'amour aux cinéphiles

L’œuvre du rejeton de la FEMIS - parce que oui, ici j’ai envie d’appeler ça une “œuvre” - se présente vraiment comme un film de divertissement, placé sous le signe du ludique. Elle raconte la...

le 18 oct. 2012

1 j'aime