L’histoire se déroule dans un quartier populaire du Japon de la fin du XVIIIe siècle, or on peut encore voir encore aujourd’hui ce type d’habitat communautaire à Mexico (vecindad). C’est même devenu un “patrimoine culturel” pour certains bobos comme les anciens hôtels de passe des Halles à Paris.
Le film se concentre sur deux personnages : un rōnin c’est-à-dire un samouraï au chômage qui, ne pouvant pas trouver de boulot, vit aux crochets de sa femme et un coiffeur qui ne coiffe personne, mais monte des combines que les hommes de main du maître d’un gang local n’arrivent pas à arrêter.
Les péripéties de l’histoire sont moins importantes que la description de la vie quotidienne des gens qui vivent les uns sur les autres de pas grand chose mais dans la bonne humeur sans trop se soucier du lendemain... qui est toujours un autre jour (comme au Mexique).
La photographie de MIMURA Akira donne une tonalité dramatique à cette comédie que la fin transforme en tragédie.
Donald Richie parle uniquement de la séquence d'ouverture (p.45), mais il convient de la mettre en parallèle avec la séquence finale et notamment dernière image : un ballon de papier roule dans l’eau que le courant emporte. Elle évoque un des aphorismes d’Héraclite “Toutes les choses s'écoulent et rien ne demeure” ou “Toutes choses se répandent et de nouveau se contractent, s'approchent et s'éloignent” selon les traducteurs. Le plus asiatique des philosophes grecs reprend ici la dualité chinoise Yin-Yang, dynamique des changements.
• 09/09/2013, Las vecindades en la ciudad de México, Historia.
• 11/01/ 2022, Vecindades en CDMX: cuál es el secreto que mantiene vivas las unidades habitacionales, Infobae.
• 11/01/ 2022, Las vecindades de México revelan una historia de vida comunitaria, Regeneración.
• Donald RICHIE, Japanese Cinema - Film Style and National Character, 1971 [Partage en ligne].
• Citations de Héraclite d’Éphèse, Babelio, citation n°4 - Agora, citation n°91.
• HÉRACLITE, Fragments, -500 [Partage en ligne].