Pays de Cocagne par Cinemaniaque
Pierre Etaix s'essaie au documentaire : il filme la France, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de celle post-Mai 68, avec ses volontés farouches de détente, de sexe et de liberté. Si le portrait sociologique est édifiant et défendable historiquement, force est de reconnaître que le film n'est pas brillant : il n'y a aucune recherche esthétique ou tout du moins elle ne convainc pas (le documentaire oscille entre la fascination pour le cinéma-vérité, approche phare du documentaire français à l'époque, et essaie paradoxalement de s'en éloigner), les philosophies de comptoir sont drôles un temps mais finissent par devenir lassantes et les nombreux contrepoints visuels que propose Etaix ne rendent pas le film particulièrement drôle. Tati était parvenu au même constat avec ses Hulot, on n'en est bien loin ici. Pierre Etaix n'est jamais aussi bon, à l'image de la séquence d'introduction, que lorsqu'il fait du burlesque, qu'on se le dise.