Après quatre longs-métrage de fiction, Etaix s'attaque au documentaire. Un an après mai 68, et après l'élection de Pompidou, il suit la tournée d'été d'Europe 1 et capte sur le vif l'opinion des français sur tous les sujets d'actualité (l'homme sur la lune, l'érotisme, la publicité ...). Le film est boudé par le public et démoli par la critique qui ne comprend pas cette satire de la société de consommation et des loisirs. Vu aujourd'hui, il frappe par son agressivité excessive sur la beauferie de la France profonde, son mauvais goût et sa profonde bêtise. Ce film misanthrope et au cynisme galopant met mal à l'aise. Il marque aussi la fin de Pierre Etaix, en tant que réalisateur, et l'oubli progressif qui s'ensuivit. La réédition récente de ses films, en salles, puis en DVD a réparé l'injustice. Ses courts-métrages sont formidables, ses longs plus inégaux, mais Yoyo et le soupirant, par exemple, valent la peine d'être vus.