Malgré un début qui semble nous amener vers une intrigue minée de questionnements politiques : Fusillade dans un magasin et fils endeuillé qui reste malgré tout fasciné par les armes à feu.
Le film évitera par la suite consciencieusement les affrontements sur ces sujets pour ne s'intéresser presque exclusivement qu’au deuil de l'épouse.
Même si ce sujet est plutôt bien traité, le film semble oublier qu'il y a d'autres dommages collatéraux, comme le fils qui ne sera presque pas montré à l'écran. Il en va de même pour le beau-frère, sorte de second couteau, dont les relations familiales resteront floues et laissées en suspend.
Avant de conclure, il est important de souligner que le film s'engagera sur d'autres terrains glissants : comme l'avortement. Mais choisira là aussi de très vite désamorcer les dilemmes.
En somme, en surface on a affaire à une histoire de deuil plutôt bien jouée, mais trop focalisée sur le personnage principal. Maintenant dans le fond, en choisissant de traiter une fusillade comme un accident de voiture et la grossesse comme un don divin, le film fait des choix politiques.
Alors non, il n'est pas militant, il ne fait que d'écrire une situation, mais il force à son acceptation et sa non-remise en cause. Donc, malgré les dires du producteur ainsi que de son actrice et productrice qui se défendront de cet aspect du film, le film est politique.
Et c'est ironiquement peu courageux de ne pas assumer quand on fait un film qui met en exergue la bravoure militaire…