On finit heureux, mais sourd

Première collaboration d'un duo devenu culte avec le temps : film de Tim Burton et musique de Danny Elfman, une rencontre prophétique qui a depuis signé bon nombre de chefs-d'œuvres. Si on reconnaît finalement assez peu Burton à la réalisation (seuls quelques moments ont été rajoutés à un scénario déjà bouclé à son arrivée, comme les dinosaures en stop-motion à la Harryhausen dont Burton est un admirateur, quelques traits d'humour destinés aux cinéphiles comme la course-poursuite dans les studios Warner qui a aussi été ajoutée par Burton), c'est surtout à cause de son personnage Pee-wee éreintant et bien trop bruyant. Il hurle des "Aaaaahh !!!" toutes les deux secondes, babille puérilement jusqu'à la stupidité la plus totale, et fait rapidement siffler nos oreilles qui n'en peuvent plus dès l'ouverture (particulièrement hurlée). Dommage, car on perd de vue la première composition musicale de Danny Elfman pour un Burton dans ce méli-mélo de bruits enfantins. La mélodie tout en fanfare avait pourtant de quoi plaire, et on regrette de ne pas l'entendre davantage. Un grand merci tout de même à Paul Rubbens, malgré son insupportable personnage, d'avoir accepté la mise en scène d'un novice gothique, surtout pour réaliser une comédie tous publics, il fallait oser. Sans qui aujourd'hui je n'aurai probablement pas de réalisateur favori, faute de lui avoir donné sa chance. Par cette courageuse initiative, le rendu est sympathique par ses références cinématographiques et sa musique annonçant une merveilleuse collaboration, mais dont le protagoniste bruyant soûle rapidement au point de vouloir être sourd...