Des choses gentilles à dire sur ce film
Peking Opera Blues c’est d’abord une ambiance. S’il faudrait être historien pour pouvoir les dire parfaitement restituées ou pas, les années 1910 dans lesquelles évoluent Tsao Wan (Brigitte Lin), Pat Neil (Sally Yeh) et Sheung Hung (Cherie Chung) sont en tout cas crédibles. Les décors, les accessoires, les costumes, la lumière... sont irréprochables mais vont aussi donner une saveur particulière aux personnages et aux situations qu’ils traversent, leurs oppositions, leurs combats, leurs dilemmes.
Fille de général, Tsao Wan, est secrètement la cheville ouvrière d’un mouvement de libération ; Pat Neil rêve, au grand dam de son paternel, régisseur d’une salle de théâtre traditionaliste, de monter sur les planches ; quant à Sheung Hung, si elle passe le film à tenter de remettre la main sur le magot qui lui a échappé, c’est surtout une femme qui cherche à s’en sortir dans une période assez chaotique.
Ce chaos va se traduire dans Peking Opera Blues quelque part aussi par un mélange des genres sacrément réussi. On passe, sans pour autant être éjecté du film ni même avoir l’impression d’en voir plusieurs, du vaudeville pur...
... (la scène où Pat Neil, encore au lit, dissimule aux yeux de son père venu à son chevet les amis qu’elle a protégé et hébergé, sous sa couverture - une couverture forcément pas très longue -, en est un bel exemple)...
... à des scènes d’action éclatantes...
... (la première scène de fusillade au théâtre au cours de laquelle la foule doit tantôt s’abriter sous les tables tantôt dessus et la fusillade/poursuite sur les toits finale sont réjouissantes)...
... en passant par des moments vraiment poignants (les moments père-fille aussi bien du côté de Tsao Wan que du côté de Pat Neil par exemple).
Mais ce qui fait le sel du film, reste la facette opéra de Pékin du titre, avec ses représentations et ses coulisses : des acteurs très protecteurs de leur terrain de jeu sur lequel une vraie femme ne saurait être admise ou encore la vénération toxique que voue un haut placé à l’acteur vedette du spectacle. Cette obsession, du reste, poussant finalement l’acteur à fuir, permet la montée sur scène de Pat Neil à l’insu de la troupe et donne lieu à ce qui reste l’un des passages les plus mémorables du film.
Ce film contient 32 ingrédients du bingo des films
Personnage > Agissement
Pique une crise de nerf - S’exclament la même chose et en même temps - Bagarre | Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte... - Course-poursuite | Défonce un portail avec son véhicule - Interprétation | Éternuement forcé - Mort | Meurt dans les bras d’un autre personnage - Se frappe le front pour souligner la stupidité d’un personnage - Tension | Échappe in extremis à un danger
Personnage > Caractéristique
Loose | S’évanouit exagérément
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque | Se sacrifie avec panache
Personnage secondaire
Bouclier humain - Se sacrifie pour sauver une figure d’autorité
Réalisation
Fin | Image figée - Mise en scène | Moment wahouuuuu (émerveillement)
Réalisation > Accessoire et compagnie
Arme | Clic au lieu du Bang - Stylé | Coffre-fort caché derrière un tableau
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal - Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps - Bruit exagéré | Flingues chargés et chiens armés - Musique | Pas de militaires sans roulement de tambour
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Comique de répétition - Pipi, caca, prout - Ronflements - Se cache (gag)
Scénario > Dialogue
À voix haute | Se parle - Foule en colère
Scénario > Élément
Un·e proche meurt sous ses yeux
Scénario > Situation
Agissement | Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent - Menace | Impliquant la bite et/ou les couilles - Tension | Suspendu·e dans le vide - Tension | Torture
Thème > N’importe quoi
Accessoire | Le flingue, ce couteau suisse...
https://www.incredulosvultus.top/peking-opera-blues
---
Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais