Comment peut-on gâcher autant de bonnes idées ? C'est un peu la question qui vient en tête à la fin de la séance. Comment un film qui traite de thèmes variés et d'actualité : l'émigration, la xénophobie, le retour au pays, la solidarité internationale, l'impérialisme, etc... peut-il les présenter sans jamais aller au bout de la démarche et présenter pour chacun de ses thèmes une vision précise et crédible du point de vue de l'histoire ?
Parmi les plus gros ratés, on retiendra l'absence de caractérisation des personnages, en particulier des antagonistes : le sergent est au fur et à mesure présenté comme un militaire sanguinaire, puis comme un homme respecté de ses hommes bien qu'intégré dans un rapport de hiérarchie avant d'être décrit comme un homme suspicieux, presque malin. De même, le capitaine est présenté comme suicidaire (la première fois qu'on le vois il s'apprête à se tirer une balle qd même) puis comme volontaire ms maladroit avant que le scénariste décide d'en faire le méchant suprême. Après, vs me direz, cela correspond bien à la description de la mère qui nous dit que le camp entier a perdu la raison. À ce flou autour des personnages, on notera une VF absolument horrible où la moitié des voix semblent à côté de la plaque (notamment les hongkongais au début et nos 3 envoyés spéciaux accompagnant le héros). Le scénario, à la différence du Dernier train pour Busan n'a rien de surprenant si ce n'est qu'on s'attend à ce qu'il le soit à la manière de l'opus précédent, ce qui fait qu'on est surpris qu'à la fin (spoiler), tout le monde soit vivant. Enfin, la musique est totalement oubliable qd elle ne résonne pas faux (spoiler : comme lors de la scène suivant la mort du beau-frère du héros).
Pour les points positifs, je mettrais en avant l'originalité des concepts traité autour d'un film de zombies où il n'est nul question de science ou de trouver ct guérir tout le monde mais justement d'être extrêmement pragmatique dans la gestion de la mission : il s'agit de ramener du cash américain. Les scènes en voiture sont très agréables, bien qu'avec un côté too much, la première scène avec Jooni au volant est particulièrement bien réussi (d'ailleurs le personnage bien que sous-exploité à mes yeux reste très cool). Le traitement de la lumière est à ce sujet plutôt bien géré lors des courses-poursuites en voiture.
Enfin, pour revenir aux thèmes abordés (bien que trop mis en retrait), la vision du réalisateur reste assez lisible : une critique de l'impérialisme américain (et de son inaction ?), le racisme vécu par des populations dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est, un retour au pays tout autant difficile. Seul point positif la scène final où (spoiler) les casques bleus sont mis en avant et notamment la major d'origine malaysienne montrant l'importance de la coordination et de l'entraide entre pays ces pays d'Asie de l'Est.
Bref, difficilement comparable au Dernier train pour Busan (tant dans l'horreur, les thèmes abordés ou la qualité du film), Peninsula fait parti de ses films oubliables pour autant qu'il ne serait pas désagréable de le revoir à l'avenir dans des rétrospectives sur des films de zombies :)