Boredom of press
Deux grandes figures du cinéma Hollywoodiens, Spielberg et Eastwood, se laissent de plus en plus tenter à la figure balzacienne du romancier historiens : immersion dans une époque, dramatisation,...
le 7 févr. 2018
66 j'aime
11
Pentagon Papers est un film frustrant, tenant avant tout, et presque uniquement, sur son sujet, qui lui est passionnant. Il se fond très bien dans le contexte actuel, trouvant sa place dans l'air du temps, et tente de passer des messages actuels par le biais d'un moment historique.
Le problème, c'est que pour cela, Spielberg ne fait jamais dans la finesse et alourdit plus l'oeuvre qu'autre chose, notamment dans les aspects féministes, et il n'y va pas avec les pincettes, plusieurs séquences édifiantes en sont témoins, ainsi que, dans une moindre mesure, ceux sur la liberté des journalistes. Finalement, on se retrouve face un film qui gâche son potentiel et se révèle régulièrement plombé par un cinéaste cherchant vraiment à inscrire son oeuvre dans son époque et au cœur des débats actuels, n'hésitant pas à accentuer sur la guimauve, et on imagine bien plusieurs scènes écrites uniquement avec cela en tête.
C'est réellement dommage vu que Spielberg reste un grand metteur en scène, et que le sujet est passionnant. S'il est au cœur du film, il est parfois un peu sous-exploité, et c'est finalement lorsqu'il met en avant les différentes sphères de la presse, notamment les luttes de pouvoir, qu'il parvient à créer un climat vraiment intéressant. Pentagon Papers ne s’élève pas au-dessus de son sujet et son potentiel en est gâché, plombé par des problèmes d'écriture, à l'image de quelques discours édifiants.
Derrière la caméra, Spielberg se montre tout de même plutôt efficace, surtout que c'est soigné, un peu trop d'ailleurs, mais qu'importe, au moins il n'a pas perdu la main. Il n'est pas aidé par un John Williams guère inspiré, mais sauve aussi son film par un montage dynamique ainsi que quelques moments intenses plutôt bien sentis. Les comédiens, sans démériter, se retrouvent enfermés dans des rôles un peu trop caricaturaux, et ne parviennent pas à réellement sortir du lot.
En signant Pantagon Papers, Steven Spielberg ne parvient pas à s'élever au-dessus de son passionnant sujet, se perdant dans des réflexions actuelles assez lourdes malgré un savoir-faire certain derrière la caméra , un contexte plus qu'intéressant ainsi que quelques moments intenses à souhait.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de Steven Spielberg, The Horror... The Horror... : La guerre au cinéma, Les meilleurs films de 2017 et Ma vie dans les salles obscures
Créée
le 23 janv. 2018
Critique lue 1.9K fois
52 j'aime
13 commentaires
D'autres avis sur Pentagon Papers
Deux grandes figures du cinéma Hollywoodiens, Spielberg et Eastwood, se laissent de plus en plus tenter à la figure balzacienne du romancier historiens : immersion dans une époque, dramatisation,...
le 7 févr. 2018
66 j'aime
11
Ode à la liberté du quatrième pouvoir, Pentagon Papers relate, à l’heure des fake-news et du mouvement de suspicion généralisé à l’égard de la presse, les trajectoires simultanées d’une femme pour...
Par
le 24 janv. 2018
64 j'aime
3
Tout juste après Lincoln et Le Pont des Espions, Steven Spielberg continue à mener son combat qui voit se défier l’humain et son aura démocratique face aux autorités. Avec son dernier film Pentagon...
Par
le 24 janv. 2018
57 j'aime
3
Du même critique
D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...
le 10 oct. 2014
172 j'aime
35
Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...
le 25 oct. 2014
162 j'aime
47
En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...
le 19 févr. 2015
152 j'aime
34