Des potins en papier armé.

Steven Spielberg, Meryl Streep et Tom Hanks, forcement vous avez du lourd. Ajoutez à cela un sujet politiquement chargé et vous pouvez être quasiment sur d'obtenir un bon film. Effet Trump oblige, Hollywood et le papa de E.T s'interroge sur la liberté de la presse et des femmes à responsabilités.

Disons le de suite, on passe deux heures agréables. Deux comédiens principaux formidables, un grand metteur en scène, un John Williams qui nous concocte une musique dont lui seul a le secret et un thème diablement intéressant. Meryl Streep et Tom Hanks forment un duo efficace, la dame portant à elle seule beaucoup de scènes majeures grâce à sa fragilité et à sa propre remise en question : Être considéré comme une femme d'affaire mais à quel prix? La liberté de s'exprimer doit-elle passer avant ses propres amitiés et surtout cette liberté peut-elle être sacrifier au nom de centaines d'emplois?
Ce Pentagon Papers est clairement un manifeste pour la presse et si le propos est intelligent, on aurait aimé que le dossier en lui-même soit creusé d'avantage. On nous parle de mensonges et de manipulation mais sans en rentrer dans les détails, c'est un peu comme clamer que untel est mauvais sans argumenter ses dires. Le travail d'investigation est trop mis de côté et les tergiversations sans fin du "publish or not publish" agacent. Des faits, rien que des fait je vous prie!

Un Spielberg sans risques donc mais un bon Spielberg comme bien souvent. La mise en scène chaude habillée à l'américaine est classique et agréable, on retiendra aussi un montage étonnant des gigantesques machine à presse. La machine dans la machine!
Une fin happy ending of course, on peut grimacer, mais l'ultime clin d'oeil offert par le film est adroit et fait mouche. La liberté, toujours!