J'ai trouvé le film très en dessous de sa réputation. Le film est de 1937, c'est entendu, mais qu'est-ce qu'il a vieilli !
Et ça pue le studio. En fait d'Alger, on est à Boulogne Billancourt, avec en arrière-plan des toiles peintes censées représenter la Casbah.
L'intrigue est plate et convenue et sa dramaturgie usée. Impossible de croire à la réalité de tout ça, de ce malfrat (Pépé le Moko / Jean Gabin) cerné, enfermé dans la Casbah d'Alger, et son supposé coup de foudre pour Gaby (Mireille Balin) sonne faux, on ne sent rien entre eux. Juste deux acteurs au physique plutôt quelconque simulant une scène d'amour.
Et l'autre idiote qui, parce que son chéri bande pour une autre, prévient la police de sa tentative de départ pour la métropole et qui, une fois le mal fait, vient pleurnicher aux genoux du malfrat menotté et mourant et lui dire qu'elle regrette, ah lala !
Quant à la mise en scène de Duvivier, elle n'arrange pas les choses. C'est cliché, mou du genou et fait avec trois bouts de ficelle. L'ennui règne. Aucune tension ni électricité dans l'air. Alors oui, ils ont investi dans le casting. Gabin essaie bien, aidé de Dalio et les autres, de mettre un peu de vie dans tout ça, mais il n'est pas très convaincant en Pépé le Moko (quand on le compare à James Cagney, par exemple dans L'Ennemi public qui date à peu près de la même époque).
Seuls les dialogues de Henri Jeanson jettent encore quelques feux (mon titre est d'ailleurs adapté d'une de ses formules).