Pour parler très rapidement du sujet, il s'agit de l'apprentissage d'un jeune homme qui parcourt les contrées afin de devenir chevalier.
Lorsque le film est sorti, il ne faut pas oublier que Eric Rohmer a eu des moyens considérables, et a pris le risque de choisir le jeune Fabrice Luchini dans un rôle important. La forme est par contre très particulière, et j'avoue que j'ai failli décrocher.
Il faut se dire que le film est totalement tourné en studios, et que tout ou presque est du carton-pâte, aussi bien les châteaux que les arbres, le ciel ou le sol, en passant par l'eau qui est représenté sous forme de verre pillé ! De plus, tous les acteurs parlent en octosyllabes, j'imagine dans un Français du Moyen-âge, et s'il est amusant d'entendre les femmes demander à être baisées (équivalent à embrassées), c'est une souffrance aux oreilles, car c'est totalement faux dans le parler. Pour finir, il y a de très nombreuses chansons qui sont là comme des ponctuations.
On voit par contre que Perceval est quelque part le terreau qui va constituer le futur Luchini, qui récitera du Céline sur scène, avec son air perché, car tout y est déjà. On voit aussi Arielle Dombasle ainsi qu'André Dussolier.
Dans le genre du Moyen-âge, je préfère largement ce qu'a fait à la même époque Robert Bresson avec Lancelot du Lac, ou plus tard John Boorman avec Excalibur. Mais là, je peux vous garantir que les 2h20, on les sent passer ! L'échec de Perceval a failli faire couler la carrière de Luchini, qui est le seul je trouve à être comme un poisson dans l'eau. Mais là, c'est au-dessus de mes forces, quoiqu'on puisse admettre la beauté de la photo signée encore une fois Nestor Almendros.