Perdus dans l'Arctique fait partie de ces satisfactions que l’on découvre sur le catalogue Netflix alors que la plateforme met en promotion nombre de métrages souvent infâmes mais qui ont pour but de séduire le plus grand nombre des spectateurs. Cela ressemble dernièrement à un enchainement de déceptions souvent insipides et oubliables avec néanmoins quelques films qui sortent du lot. Certes, ce n’est pas ce long-métrage qui s’imposera comme le prochain succès mais il mérite le coup d’œil. Loin des standard hollywoodiens, le film est une production islandaise dans laquelle on retrouve deux têtes connues. A commencer par Nikolaj Colster-Waldau que l’on connait évidemment pour son rôle de Jamie Lannister dans la série Game of Thrones mais c’est surtout oublié que c’est aussi un acteur accompli et talentueux qui s’est distingué à Hollywood (Oblivion, Mama) mais aussi dans un univers plus indépendant notamment à travers des projets locaux pour l’acteur danois (Headhunters, Le veilleur de nuit). Que dire de son compagnon à l’écran, le britannique Joe Cole que l’on connait surtout pour Peaky Blinders, mais qui s’est également récemment distingué dans la série coup de poing, Gangs of London. Deux acteurs talentueux qui réveillent forcément la curiosité avec ce projet malheureusement discret. Cependant, ce film va s’imposer dès les premières minutes comme un métrage bien plus solide que l’on pouvait penser. Un équipage danois, parti en expédition au Groenland pour conquérir une terre voisine face aux américains, va se retrouver bloqué dans la glace en attendant de meilleurs jours. C’est alors que le capitaine, joué par Nikolaj Coster-Waldau, décide de se lancer sur les neiges de cette terre inconnue à traineau pour atteindre ses objectifs. Malgré le retrait de son équipage de le suivre dans cette quête dangereuse, seul un matelot mécanicien le suivra dans son périple. Le film instaure tout d’abord un rapport difficile entre les deux hommes, si le premier est un jeune homme novice et enthousiaste, prêt à se lancer dans cette aventure, l’autre est plus expérimenté et retenu face au danger de cette expédition. Dans cette première partie, on assiste ainsi à une confrontation de deux visions. Après un premier accident, ils vont manquer de ration compliquant encore plus lourdement leur quête. On suit les deux hommes dans des paysages magnifiques, le film offre une grandeur qui renforce l’isolement des deux hommes. Certes, le procédé n’étonne pas mais cela a le mérite de fonctionner. De plus, cela permet d’apporter à la fois de découvrir un univers aussi sublime que féroce. Progressivement, les deux hommes seront confrontés à la faim mais aussi aux conditions extrêmes. Cette aventure aux accents de survival n’offre rien de nouveau mais le film propose une histoire prenante et parvient à nous captiver même si le film traine en longueur dans une seconde partie moins maitrisée. Néanmoins, cette lenteur permet aussi de nous immerger dans le quotidien glacial face à l’immensité inconnue dans lequel les deux hommes se retrouvent. A travers leurs épreuves, un respect mutuel va finalement s’instaurer. Il faut avouer que jamais l’humanité de l’homme n’est jamais aussi bien traité que dans ce genre de film à travers les failles et les forces de ses personnages en alternant son lot de scènes intimistes avec quelques passages plus mouvementés qui n’épargnent pas ses deux protagonistes. Livrés à eux-mêmes pour leur survie, il se tiennent désormais dans l’attente de l’arrivée des secours. En parallèle, on suit le gouvernement danois qui doit se décider d’envoyer des hommes aller récupérer les deux hommes. Cependant, ces quelques passages sont assez anecdotiques et ne sont pas assez creusés. Cela donne l’occasion néanmoins de découvrir à un autre acteur célèbre, Charles Dance, que l’on a vu également dans Game of Thrones mais à la liste de films bien longue Outre-Atlantique (Last Action Hero, Imitation Game). Après une première heure solide, le film donne le sentiment de faire du surplace dans sa seconde heure et ne parvient pas vraiment à nous embarquer jusqu’à son dénouement. Le film tente maladroitement de nous proposer un amour qui obsède l’un de ses personnages qui tombe peu à peu dans la folie. Si cela donne un traitement contrasté sur celui-ci, cela n’apporte pas grand-chose à l’intrigue. Après, cela apporte tout de même un certain attachement à sa détresse mais témoigne surtout de ce manque d’inspiration dans la dernière ligne droite. De plus, comparé à ce qui a été fait récemment dans le même genre, on pense entre autres à The Lighthouse, véritable plongée dans la folie, le film pâtit de la comparaison et se montre plus soft. Mais les objectifs ne sont pas les mêmes, le film, ici, se veut moins torturé et plus optimiste dans cette histoire de survie tiré d’une histoire vraie dont Nikolaj Coster-Waldau s’est inspiré pour son scénario. L’acteur montre une implication totale dans ce projet puisqu’en plus d’être à l’écriture et devant la caméra, il est également à la production. L’alchimie avec Joe Cole fonctionne et on se prend d’affection pour nos deux personnages à travers leurs péripéties mais si cela manque quelquefois d’intensité. Cependant, malgré ses maladresses, le film fait les choses bien et n’a pas à rougir de la concurrence. C’est avant tout une histoire humaine bien renforcée par le tragique de la situation dans laquelle on se demande comment le périple des deux hommes va trouver un dénouement.