Harcèle-moi si tu veux
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Une oeuvre qui m'a retourné le cerveau, parvenant malgré sa courte durée à instaurer une intense atmosphère qui grimpe, grimpe crescendo dans le sentiment d'oppression et d'irréalité, pour laisser le spectateur tout aussi démuni que l'innocente Mima.
Quand un thriller psychologique atteint ce niveau de complexité et de mise en abyme, je m'attends à une fin de ouf et le réalisateur au tournant avec la hâte de savoir comment il va bien pouvoir se dépétrer de son bourbier et ficeler le tout en une fin plausible et à la hauteur de la trame retorse qui la précède.
La scène du parloir où Eri Ochiai explique que Mima est atteinte d'un trouble de l'identité et d'un dédoublement de la personnalité résultant du dénie de son viol (la scène -et dans une moindre mesure, le film- rappelle le final de Shutter Island) est pour moi le sommet du film, où Satoshi Kon avait trouvé son explication la plus plausible, la plus puissante mais aussi la plus nihiliste (clore un film sur une explication pareille, vrai que c'est cruel comme la vie quand elle est pas belle).
Après cette scène incroyable, et en voyant le film se poursuivre en nous prenant toujours plus pour des cons (comment ne pas péter un câble quand, juste avant la fin de ladite scène, le réalisateur s'écrit "Coupez !"), je me suis demandé ce que Monsieur Kon pouvait bien nous avoir réservé comme ultime explication;
et mon attente était à son maximum.
Du coup j'ai été un peu déçu de la véritable explication, qui ne donne pas tout son sens au film, ou alors peut être après plusieurs visionnages (à voir), et qui surtout est un brin "facile". Mais bon, ça reste quand même mieux ficelé que la fin de Lost.
(ah et aussi, je n'ai rien trouvé sur le sujet, mais le personnage de Me-Maniac semble être très fortement inspiré de Ricardo López, le fan psychotique de Björk, qui lui avait envoyé une lettre piégée avant de se suicider, jaloux de Goldie avec qui elle était alors en couple. Le gonze était raciste et ne supportait pas l'idée que Goldie soit avec elle. En y repensant jme dis que le chef du gang noir au tout début du film est un clin d'oeil à cette affaire, c'est en tous cas la seule chose qui justifierait sa présence autre qu'un délire raciste de la part de Satoshi Kon. Le film est sorti l'année suivant cette histoire d'ailleurs)
Créée
le 11 mai 2017
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