En quête de films SF horrifiques, Moontrap constitue une véritable découverte dans le genre. Œuvre passée complètement sous les radars, on pouvait craindre le pire. Pourtant, il y avait des signes d'espoir à commencer par son histoire, la découverte d'une intelligence artificielle par deux astronautes au sein d'un vaisseau abandonné dans l'espace. Certes, ces lignes ne respirent pas l'originalité en transposant un récit exploité jusqu'à la moelle dans le milieu spatial, mais son cadre plutôt inédit à cette époque pouvait attirer l'attention dans le genre de l'horreur hormis bien évidemment de la saga Alien incontournable dans les années 80 après les deux premiers volets. De plus, le sujet des dangers de l'IA était encore à ses balbutiements avant son émergence dans la prochaine décennie à commencer par Terminator 2 (mais bon tout le monde n'est pas James Cameron comme on va le voir par la suite). Si le casting est globalement oubliable, on y retrouve tout de même la présence de Bruce Campbell alors en plein succès de la trilogie Evil Dead et Walter Koenig, connu pour son rôle de Chekov dans la saga Star Trek, qui campent ici les deux principaux protagonistes. Dès les premières minutes, on est plutôt conforté dans notre choix avec un mystère ambiant qui s'installe assez vite et donne envie de connaitre la suite. Puis viennent alors les premières erreurs notamment par des choix scénaristiques complètement ridicules et forcés qui n'ont que pour intérêt de faire avancer l'intrigue sans prendre en considération la cohérence globale de son histoire entre les décisions stupides de ses personnages et une écriture faiblarde. Malgré un intérêt constant de découvrir le dénouement de ce récit, les prochaines minutes deviennent insipides voire même interminables (pourtant le film ne dure même pas 1h20). Dans une volonté de ne pas perdre le spectateur, le film en oublie de creuser certaines séquences et passent à la hâte ces passages comme s'il était conscient lui-même qu'il racontait n'importe quoi et voulait ainsi en terminer le plus vite possible. Cependant, le sentiment qui s'en dégage est un amateurisme omniprésent, en témoignent principalement l'utilisation d'effets spéciaux au rabais qui prêtent plus à sourire qu'a nous effrayer et un traitement des personnages minimaliste au possible. Les acteurs semblent confrontés à eux-mêmes voire totalement perdus. Et pourtant, l'atmosphère mise en place tente tant bien que mal d'instaurer un malaise permanent mais rien n'y fait et ce n'est pas la caméra de son metteur en scène qui sortira ce film de sa torpeur. La réalisation est d'un classicisme sans nom et certaines coupes sont pour le moins étranges avec au final un montage bancal qui renforce cette volonté d'en finir le plus vite possible. En découle une conclusion complètement rushée, des questions demeurent sans réponse et malgré une fin ouverte, on est juste tout simplement déçu que le film ne s'est pas donné pas les moyens de ses ambitions comprenant dès lors que ce métrage soit tombé si vite dans l'anonymat.