Permanent Vacation est le film de fin d'études de Jim Jarmusch, et on peut déjà y percevoir les grands thèmes de sa filmographie : l'errance bien sûr, mais aussi l'incompréhension avec les pairs, un amour fou de la musique et des belles voitures... Dans les faits c'est un peu laborieux, ça parle beaucoup pour ne rien dire et Chris Parker, qui joue le héros de l'histoire n'est pas un très bon acteur.
Mais bon, il y a John Lurie qui joue du saxo (et la musique des Lounge Lizards en guise d'OST !!!), il y a des moments hors du temps (la danse, le cinéma, la fin), et surtout dès l'intro, on comprend qu'on ne va pas voir un New York des paillettes et du bling-bling mais plutôt de la désolation et de la pauvreté. Le New York qui aura hébergé tant de révolutions culturelles au cours des années 70, comme la no wave, un mouvement artistique radical dont Jarmusch et Lurie sont proches. Et rien que pour ça ça vaut le coup, d'autant plus que la ville est filmée avec beaucoup d'amour et de sincérité. Pleines de misères rampantes et de promesses inaccessibles.
À l'image de ce plan final sur les buildings qui se découpent dans le ciel alors que la caméra s'éloigne vers de lointaines contrées. L'image même de l'american dream, une ville hors du commun où les rêves des plus forts peuvent s'élever à des hauteurs improbables. Une ville où les moins chanceux seront laissés pour compte, écrasés, abandonnés, rejetés.