À voir l'affiche, on s'attend à une énième comédie française pas très drôle, avec toujours le même type de gag et une mise en scène atroce (notamment avec cette utilisation toujours horrible de la musique). Et ben non ! Fraticelli et Bourdon font l'effort de signer une comédie moins typée que l'on aurait pu croire, même si ça reste parfois très convenu.
Le scénario comporte quelques facilités et quelques retournements de situations mal développés, mais au niveau des gags, on trouve du bon ; j'imagine qu'écrire ça avec un vrai corse a permis à Bourdon de se lâcher un peu plus sans trop craindre la foudre des SJW. L'on trouve quelques très bons gags, d'autres moins réussis ou pas assez exploités. Les personnages auraient pu être creusés un peu plus et l'on aurait pu éviter le drama inutile.
La mise en scène est globalement sobre. Bon, sauf pour les premiers plans de la Corse qui font vraiment carte postale : comme si le réalisateur corse avait eu envie de montrer la Corse comme on ne la voit jamais, avec des paysages à tomber. C'est un peu bizarre surtout que la séquence est très longue et très premier degré. Passé cela, c'est principalement un jeu de champs et contrechamps, avec un un bon rythme pour que l'effet gag prenne. Le casting est chouette : les corses ont tous de très bonnes gueules antipathiques. Bonne idée que d'avoir réuni le couple Bourdon-Consigny, juste dommage de ne pas l'avoir mieux exploité (on pourrait virer le personnage de Consigny facilement) ; je suis par contre assez déçu de la prestation de Bourdon qui joue le bonhomme normal, avec une voix monotone : ça casse parfois les gags et puis ça ne lui va pas trop, on dirait qu'il est endormi. Mais en même temps ça nous évite d'avoir les habituels engueulades des comédies françaises où le gag consiste à se faire hurler dessus des personnages.
Bref, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais il y a suffisamment de bons gags pour ne pas s'ennuyer (dont le traditionnel gag sur la langue qui fait la marque de Bourdon).