14ème classique de Disney, chef d’œuvre des studios, Peter Pan, est l’adaptation de la pièce de James Matthew Barrie créée en 1904. Critiqué sévèrement par le public à sa sortie aux Etats Unis en 1954 puis jugé un peu plus positivement par la suite lors de ses ressorties, Peter Pan est à l’image de l’esprit de Walt Disney qui n’a jamais renoncé à son enfance. Un peu de poussière de fée et envolez-vous vers la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin : direction le pays imaginaire…
Rêvez votre vie en couleurs... C'est le secret du bonheur !
Quoi ?! Je n’ai toujours pas parlé de ce classique de Disney ?! Grand temps il était de lui consacrer une critique. Une grande critique pour un grand film. Des adaptations de Peter Pan, il y en a eu des tonnes. Cependant, la version Disney a sa propre identité avec son action et son évolution des personnages qui lui sont propre, tout comme la conception de son histoire. Peter Pan de Disney, c’est un récit unique mais soyez rassuré, toujours fidèle à l’œuvre originale. Ce film possède sa propre magie, tenant une place importante dans l’univers de Mickey. Vous avez dû le remarquer, on est loin de se que nous proposait Blanche Neige et Les Sept Nains ou Cendrillon. Walt Disney, il aimait le fait de voir des enfants voler. C’était magique. Et comme « magique », c’est ce qui définit les Disney, vous connaissez la suite.
Quel fan ou non de Peter Pan n’a jamais rêvé de voir le jeune garçon entrer dans sa chambre et lui proposer de l’emmener au pays imaginaire pour y vivre une aventure fantastique? Une aventure d’une petite heure et quart, et pourtant, vous allez vivre quelque chose de fort. Faire la connaissance des enfants perdus dans l’arbre pendu puis faire un saut dans la réserve des indiens, discuter avec les sirènes de la Lagune, délivrer Lily la tigresse tout en ridiculisant le Capitaine Crochet et terminer par un combat singulier contre ce dernier, sur son bateau, le Jolly Roger. Disney a réussit à rendre ce rêve impossible, possible.
Enfants et adultes voyageront dans deux mondes complètement opposés. La transition, Disney arrive brillement à la retranscrire, tout en douceur nous faisant passer du réalisme bluffant de Londres au monde irréel qu’est le pays imaginaire. Grace à l’utilisation d’une caméra multiplane (système créé par les studios Disney), l’effet de profondeur donne cette surprenante sensation de voler aux cotés de nos héros. Même si certains diront que ce n’est qu’un film d’animation, ce film fait aussi bien que ce que l’on retrouvait à l’époque dans le long métrage de Superman. Immersion quasi-totale, on survole Londres sous un ciel étoilé. Avec cette séquence accompagnée d’une chanson dont nous reparlerons un peu plus loin, Disney allie l’extraordinaire au merveilleux. Tellement poétique. Plus de doutes possibles, Peter Pan incarne tout ce pourquoi Disney est Disney.
Peter Pan, c’est une ode à l’aventure, proposant aux enfants et aux adultes, une rencontre avec le rêve. Pour petits, ce film veut leur montrer qu’il faut profiter de leur enfance, du monde magique qu’ils se sont créés pour que, quand le temps sera venu pour eux de devenir des adultes, d’avoir une vie épanouie. Pour les plus grands, continuer de rêver, continuer de faire travailler leur imagination, garder leur âme d’enfant tout en étant des adultes responsables et surtout, ne pas oublier qui ils étaient et les aventures réelles ou irréelles qu’ils ont vécus étant petit.
« Wendy : Mais Peter, comment est-ce qu'on va là-bas ? Peter : En
volant bien sûr ! »
Souvenir d’enfance
Peter Pan, symbole même de la jeunesse et de l’insouciance. Le mythe de l’enfant qui ne voulait pas grandir. Pour lui, le monde des adultes c’est beurk. Trop de responsabilités, on ne s’amuse plus. Notre héros vit avec les enfants perdus au pays imaginaire, un monde où on peut rester jeune à jamais, où on joue, où on fait ce que l’on veut quand on veut. On ne connait pas le passé de Peter. Passé qui ne sera dévoilé que dans Hook, la suite en version filmique des aventures du jeune garçon. Dans Peter Pan, on remarque cependant que pour notre héros, les mamans, ça va devenir sacré, c’est rassurant, on en a tous besoin et ce, même si la sienne, il l’a oublié au point de ne plus savoir ce qu’est une mère et à quoi elle peut bien servir.
A travers cette petite heure et quart jonglant moments comiques, moments touchants, de jolis messages ressortent de ce film. Disney trouve encore les mots justes pour faire en sorte que les enfants apprennent les valeurs importantes de la vie humaine :
• L’amour parental (la douceur, la tendresse d’une mère),
• La jalousie (Clochette et les sirènes en sont l’exemple parfait),
• Un enfant peut être fort (Peter Pan qui tient tête aux pirates adultes),
• L’importance de croire en ces rêves,
• Prendre ses responsabilités,
• Profiter de son enfance,
• Être bien élevé (ranger sa chambre, aller au lit quand on nous le demande).
La philosophie de Disney incarnée en un seul film
Certaines et certains relèveront quelques stéréotypes. Toutes les femmes, mamans en devenir, doivent visiblement savoir coudre, bien entretenir une maison, s’occuper d’enfants, savoir faire à manger et rester à sa place. L’homme c’est quant à lui la figure autoritaire, celui qui ne fait preuve d’aucune souplesse et ce, meme lorsqu’il s’agit de ces enfants. Il a renoncé à tout ce qu’il était étant petit, c’est quelqu’un de dur. Ce qui ne manquera pas d’en faire la victime de nombreuses moqueries (papa Darling, le Capitaine Crochet, Mr Mouche). D’ailleurs, dans Peter Pan, avec les pirates, on voit que le monde des adultes est violent et ennuyant. Tout le contraire du monde des enfants. Pas étonnant que Peter n’ait jamais voulu grandir et qu’il compte rester un enfant à vie. Si seulement on pouvait faire pareil dans le monde réel. Néanmoins, le passage à l’âge adulte, il sera vers la fin présenté comme quelque chose de positif grâce à l’évolution d’un personnage en particulier.
La musique, élément fondamental dans le monde de Disney puisqu’elle va jouer sur nos émotions. Le monde de l’enfance, on est en plein dedans que ce soit visuellement ou musicalement. Une musique enfantine pour Jean et Michel , la flute de Pan pour Peter Pan, de l’accordéon pour les chants de pirates, des tambours pour les Indiens, une douce mélodie pour Maman Darling, une musique sérieuse et mature pour papa Darling, une musique digne d’un ballet dansant où toutes les émotions de notre petite Clochette y serons illustrées, chaque protagoniste se voit attribuer son propre thème musical. S’ajoute à ça ces petites mélodies qui accompagnent certains gestes de nos personnages histoire d’ajouter de l’humour ou du drame, puis quelques chansons qui ici, seront toujours accompagnées d’un chœur. Celle à retenir le plus : « Tu t’envoles », véritable hymne à la liberté, à l’imaginaire et aux rêves qui se réalisent. N’oublions pas pour autant le non moins célèbre tic-tac du crocodile qui mangerait bien l’autre main de Crochet.
Au final, Peter Pan, c’est un pur chef d’œuvre, un classique de Disney à voir et à revoir. Une aventure amenant son lot de rebondissements, de bravoure, et de magie. L’animation des personnages attachants et charismatiques est fluide, les musiques somptueuses, à l’image des décors/effets spéciaux/chansons/musiques. On regrettera juste que l’aventure soit si courte mais qu’importe, on a eu le sentiment d’avoir vécu tellement de choses en l’espace d’une petite heure que le plaisir sera bel et bien au rendez-vous. Un film accessible aussi bien aux plus petits qu’aux plus grands.